Tesla prêt à rester dans la course après son ascension météorique en 2020
L’action s’est appréciée de 743 % en douze mois
Après une insolente envolée en Bourse et des livraisons records en 2020, Tesla est en position de force pour une nouvelle année de croissance soutenue, même si l’adoption massive de véhicules électriques par les conducteurs n’est pas encore à portée de main.
« Avoir réussi à faire grimper les ventes de 36 % en 2020, quand tous les grands constructeurs voyaient leurs chiffres baisser [à cause de la pandémie], est impressionnant », remarque Karl Brauer du site spécialisé Iseecars.
L’effet sur les marchés a été colossal : le titre Tesla s’est apprécié de 743 % en douze mois, de sorte que le groupe vaut désormais environ 700 milliards de dollars à Wall Street, à moins de 70 milliards de Facebook. Tesla est entré en décembre au sein du prestigieux indice S & P 500 après être parvenu à gagner de l’argent pendant cinq trimestres consécutifs. Mais la confiance des marchés est sans commune mesure avec les ventes du groupe, qui n’a écoulé que 499 550 voitures sur l’année 2020, bien loin des géants du secteur comme Volkswagen et ses 11 millions de véhicules vendus en 2019.
Les signaux positifs s’accumulent néanmoins pour le groupe dirigé par Elon Musk. Si le constructeur a parfois eu du mal à fabriquer des voitures à grande échelle, il a appris de ses erreurs, affirment plusieurs spécialistes. Après avoir rapidement mis sur pied une usine en Chine, Tesla s’attelle à la construction de nouveaux sites près de Berlin et au Texas.
Tesla est par ailleurs bien positionné sur plusieurs segments clés du secteur automobile. Avec un pick-up et un semiremorque en cours de développement, le groupe prend ses marques sur le marché des véhicules électriques de transport. Grâce à sa nouvelle usine à Shanghaï, Tesla est bien implanté en Chine, qui pourrait, selon le cabinet Deloitte, représenter 49 % du marché des véhicules électriques en 2030.
Elon Musk continue par ailleurs de faire des promesses. Tesla s’est notamment engagé à proposer un véhicule électrique à 25 000 $US d’ici trois ans et à produire 20 millions de véhicules par an d’ici 2030. Il faut actuellement au moins 37 990 $US aux États-Unis pour le modèle le moins cher du constructeur, qui doit aussi convaincre les consommateurs.
Selon l’Agence internationale de l’énergie, les voitures électriques ne représentaient que 2,6 % des ventes mondiales et 1 % du parc en 2019. Mais le potentiel est là, selon Deloitte, qui prévoit que les ventes de véhicules électriques passeront de 2,5 millions en 2020 à 11,2 millions en 2025 et à 31,1 millions en 2030, ce qui représenterait alors 32 % du marché.
Mais Tesla va devoir vite faire face à une réelle concurrence, avec la montée en puissance de jeunes pousses, comme Lucid ou Rivian, et des constructeurs traditionnels, qui ont récemment accéléré leurs investissements dans le segment des véhicules électriques.
Et sa performance en 2020 est loin de justifier son ascension météorique en Bourse, selon les experts de JPMorgan : son action devrait valoir 105 $US fin 2021, contre 705 $US fin 2020.