Trudeau veut faire la paix avec les provinces
Justin Trudeau a souhaité calmer le jeu après une journée acrimonieuse entre le fédéral et les provinces au sujet de l’approvisionnement en vaccins contre la COVID-19. Dans une première conférence virtuelle de l’année avec ses homologues provinciaux, jeudi soir, le premier ministre a offert des ressources supplémentaires pour accélérer la vaccination.
Devant la frustration causée par ses commentaires au sujet du retard dans l’administration du vaccin, le premier ministre a voulu faire passer le message que ses propos ne représentaient pas une critique envers une province en particulier. Selon l’information émanant du bureau du premier ministre après la rencontre, le ton était à la collaboration, dans l’espoir de laisser de côté le climat chicanier des heures précédentes. On aurait même offert de mobiliser la Croix-Rouge et les Forces armées canadiennes pour l’effort de vaccination, si jamais on lui en faisait la demande.
Prise de bec avec Québec
Mardi, Justin Trudeau a déclaré lors d’une conférence de presse se sentir « frustré » par l’écart entre les doses livrées aux provinces, mais pas encore administrées. Le lendemain, le premier ministre du Québec, François Legault, a critiqué à son tour le fédéral pour ne pas lui avoir fourni assez de doses de vaccin contre la COVID-19. Cela a provoqué une nouvelle réplique du lieutenant québécois du Parti libéral du Canada, Pablo Rodriguez, selon laquelle près de 50 000 doses dorment dans des congélateurs au Québec.
« C’est plus de la moitié des doses livrées. Les livraisons s’accélèrent. On doit accélérer la cadence », a lancé M. Rodriguez, sur Twitter.
Des chefs de partis de l’opposition à Ottawa se sont par la suite indignés de cette prise de bec, prenant euxmêmes le clavier à la défense du gouvernement Legault.
« 1 % des doses nécessaires ont été reçues d’Ottawa. […] Avoir prétendu que les doses « dormaient » est très irresponsable. Rigueur et vérité SVP. », a répliqué le chef bloquiste, Yves-François Blanchet.
« Au lieu de blâmer les provinces, Trudeau devrait travailler avec elles. François Legault a été clair, il y a des lacunes en matière d’approvisionnement. Le Québec est prêt à vacciner davantage », a pour sa part précisé le chef conservateur, Erin O’Toole.
Ce genre de rencontre entre M. Trudeau et ses homologues des provinces est l’occasion pour ces derniers de formuler leurs critiques à l’endroit du fédéral. Le premier ministre Scott Moe, de la Saskatchewan, s’est par exemple dit insatisfait de la part des doses de vaccin qui doit être dirigée vers sa province. Le groupe de chefs de gouvernement devrait maintenant se rencontrer de manière hebdomadaire pour faire le point sur l’effort de vaccination, notamment.