Le scandale du soccer haïtien, une « honte pour tous les dirigeants »
La FIFA détaille l’étendue des reproches qui pèsent contre le président de la fédération nationale
La FIFA a diffusé mercredi les détails de son enquête sur les agressions sexuelles systématiques des joueuses de soccer haïtiennes, en précisant que le président de la fédération nationale avait fait 14 victimes.
Le comité d’éthique de la FIFA a mentionné qu’Yves Jean-Bart, le président de la fédération haïtienne de soccer pendant 20 ans, est soupçonné d’avoir violé des jeunes filles âgées de seulement 14 ans et qu’il laissait des places dans l’équipe « à ses maîtresses ». Ces détails faisaient partie du verdict qui expliquait les motifs pour lesquels Jean-Bart a été suspendu à vie du soccer en novembre.
Le document de 45 pages indique que « la plupart des filles venaient de milieux défavorisés et sont devenues ses “restaveks”, un terme haïtien pour définir des enfants devenus esclaves ».
Jean-Bart aurait mis enceinte une joueuse âgée de 14 ans, et celle-ci aurait été poussée à l’avortement par des dirigeants de la fédération haïtienne.
« L’attitude de M. Jean-Bart est tout simplement impardonnable, c’est une honte pour tous les dirigeants du football, ont écrit les juges du comité d’éthique de la FIFA. La douleur et la souffrance qu’il a provoquées chez ses nombreuses victimes de harcèlement et d’agression sexuels défient la logique. »
La FIFA a reçu des preuves d’enquêtes menées par le syndicat international des joueurs de soccer, FIFPro, et l’organisation Human Rights Watch.
Ces organisations « ont identifié 10 suspects et 34 victimes potentielles d’abus sexuels, parmi lesquelles figurent les 14 victimes alléguées de M. JeanBart », peut-on lire dans le document.
Jean-Bart a nié ces allégations, qui ont d’abord été révélées par le quotidien britannique The Guardian en avril. Il a mentionné qu’il contestera les sanctions de la FIFA ainsi qu’une amende de 1,13 million $US devant le Tribunal arbitral du Sport.