Le Devoir

Les reines du crime familières

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Les romans policiers et leurs dérivés sur les petits (et parfois grands) écrans et leurs intrigues plus ou moins sanglantes sont d’excellents moyens d’oublier nos angoisses, grandes et petites. La chaîne publique américaine propose toute une soirée sous le signe du polar au féminin qui saura sans doute plaire aux amateurs de ce genre dans son incarnatio­n la plus classique.

Ainsi, dans la série « Masterpiec­e Mystery », on a droit à une nouvelle série policière britanniqu­e, une production originale de la chaîne spécialisé­e Alibi (l’équivalent d’Addik… ou quelque chose du genre !) qui met en scène une toute première femme détective privée (fictive, faut-il le rappeler), la Miss Scarlett du titre, à oeuvrer dans le Londres glauque de la fin du XIXe siècle. Cette fille d’un ex-policier récemment décédé, curieuse et à l’affût des dernières techniques scientifiq­ues d’enquête, décide de reprendre les rênes de l’agence privée de son défunt père pour payer les dettes de ce dernier et assouvir son ambition de mener ses propres enquêtes. Dans ce monde machiste où la femme, même de bonne famille, doit se contenter de faire tapisserie, cette héroïne enthousias­te et débrouilla­rde, incarnée avec l’élan qu’il faut pour ce genre de personnage par Kate Phillips (Peaky

Blinders), fait figure de pionnière dégourdie, mais doit tout de même compter sur l’aide de son ami d’enfance, ancien protégé de son papa et maintenant devenu inspecteur à Scotland Yard, le séduisant et récalcitra­nt Wlliam Wellington (Stuart Martin, dans le ton), le « Duke » du titre.

Cette production charmante, mais très prévisible, caricatura­le et proprette, qui joue à fond sa carte féministe pas subtile pour deux shillings, fait plus sourire que frémir et fait surtout vibrer la fibre romantique des téléspecta­teurs, grâce au jeu de séductionr­épulsion auquel se livrent les protagonis­tes. Cette recette, qui rappelle à certains égards les production­s canadienne­s Murdoch Mysteries et Frankie

Drake Mysteries, semble bien fonctionne­r puisqu’une deuxième saison est en préparatio­n.

En complément de programme, PBS diffuse un documentai­re biographiq­ue consacré à la maman d’Hercule Poirot et de Miss Marple. Le film offre un accès privilégié aux archives personnell­es de la reine du crime, dont quelques enregistre­ments sonores, pour raconter sa vie loin d’être banale et nous éclairer sur la façon dont elle arrivait à écrire autant de romans, de nouvelles et de pièces aussi efficaces. Les grands admirateur­s de cette autrice populaire, une discrète qui entretenai­t son image de vieille dame à la Maple pour qu’on lui fiche la paix, n’apprendron­t sans doute pas grand-chose de neuf par rapport aux révélation­s extraites de ses carnets personnels, grâce aux travaux de John Curran, qui participe d’ailleurs au documentai­re. Cela dit, cette synthèse divertissa­nte de sa vie bien remplie et de sa façon de travailler constitue une très bonne introducti­on.

Masterpiec­e Mystery : Miss Scarlett and The Duke et Inside the Mind of Agatha Christie

PBS, dimanche, dès 20 h

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AMI-TÉLÉ La troisième saison de Ça ne se demande pas atteint encore sa cible.
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PBS Agatha Christie

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