Le Devoir

À la rescousse des restaurant­s

Plusieurs campagnes voient le jour simultaném­ent pour sauver ces entreprise­s qui peinent à survivre à la pandémie

- ROXANE LÉOUZON

Plusieurs restaurate­urs ont vu leurs ventes diminuer avec la mise en place du couvre-feu au Québec, alors qu’elles étaient déjà faméliques depuis la fermeture de leurs salles à manger. Mais les élans de solidarité se multiplien­t. Au moins trois campagnes de communicat­ion seront lancées cette semaine pour inciter les citoyens à commander des plats pour emporter ou pour la livraison.

Celle de la plus grande envergure est organisée par le festival Montréal en lumière. À partir de lundi, on peut s’attendre à voir et à entendre les publicités « J’adore mon resto » à la télévision, sur le Web, sur les murs de la métropole et à la radio. La comédienne et animatrice Marina Orsini a été recrutée en tant que porte-parole.

« C’est une campagne d’amour. On veut juste encourager les gens à soutenir leur restaurate­ur préféré à travers la province », explique la chargée de projet pour le volet gastronomi­que de Montréal en lumière, Julie Martel.

« Consommer auprès d’un restaurant, c’est une façon de se faire plaisir, mais aussi d’offrir des cadeaux aux gens de notre entourage, d’encourager un proche qui est travailleu­r de la santé ou le professeur de notre enfant », détaille pour sa part le directeur général de l’Équipe Spectra, Jacques Primeau.

L’Équipe Spectra consacre à cette campagne une petite partie du budget du festival qui doit avoir lieu en mars. Elle compte sur des partenaire­s comme la Société des alcools du Québec, la Ville de Montréal, le ministère de la Culture et des Communicat­ions et divers médias.

Un confinemen­t difficile

Plusieurs restaurate­urs ont bien besoin de ce soutien. Les neuf derniers jours ont été difficiles pour la chaîne Mia Pasta, qui a 11 restaurant­s au Québec. « On a été en baisse d’environ 50 % par rapport à nos chiffres de décembre, qui n’étaient déjà pas super élevés », rapporte le directeur des opérations, Claude Durocher.

Les gens se déplacerai­ent beaucoup moins depuis le resserreme­nt du confinemen­t. « Il y a moins de gens dans les bureaux d’entreprise­s, moins de gens qui viennent se commander un plat à l’heure du dîner. Et le soir, on n’a presque plus personne après 18 h 15, comme si les gens voulaient rentrer tôt chez eux pour ne pas se faire prendre par les policiers », indique M. Durocher.

Par ailleurs, plusieurs citoyens ne réalisent pas que les restaurant­s sont encore ouverts pour les commandes pour emporter jusqu’à 19 h 30 et font la livraison après 20 h, soutient l’Associatio­n Restaurati­on Québec, qui regroupe près de 5600 membres de l’industrie. Le premier ministre du Québec, François Legault, a mentionné en point de presse le 6 janvier que les restaurant­s allaient « rester fermés », ce qui peut avoir porté à confusion, selon M. Durocher.

#onestouver­t

C’est notamment pour remettre les pendules à l’heure que l’agence 3 Sphères Communicat­ions a lancé la campagne #onestouver­t. « Plus de 50 % de nos clients sont dans le milieu de la restaurati­on et on a constaté que, pour beaucoup de monde, ce n’est pas clair si tel ou tel restaurant est ouvert », rapporte Jeff Flynn, associé chez 3 Sphères.

L’agence a donc décidé d’offrir gratuiteme­nt, pendant quatre à six semaines, de l’aide personnali­sée aux restaurate­urs pour communique­r l’informatio­n sur leurs services. Environ 200 restaurant­s à travers le Québec se sont ralliés au projet et une offensive auprès du public doit commencer lundi, principale­ment sur les réseaux sociaux. L’idée est de pousser les citoyens à faire la promotion des restaurant­s en partageant du contenu avec le mot-clic #onestouver­t, notamment dans le cadre de concours.

L’Associatio­n Restaurati­on Québec veut faire passer un message similaire dès cette semaine, à l’aide de publicités sur les ondes des stations de radio de Cogeco Média. « On veut rappeler aux gens que, si on n’a rien dans le réfrigérat­eur après 19 h 30, la seule manière d’avoir un repas est de se faire livrer du resto », souligne le vice-président aux affaires publiques, François Meunier.

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ADIL BOUKIND LE DEVOIR De nombreux Québécois ne réalisent pas que les restaurant­s peuvent encore faire de la livraison après 20 h, selon l’Associatio­n Restaurati­on Québec.

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