Le Devoir

La colonne de migrants honduriens face à un mur policier

- GUATEMALA EDGAR CALDERON ET HENRY MORALES ARANA À VADO HONDO ET À GUATEMALA AGENCE FRANCE-PRESSE

Plusieurs milliers de migrants honduriens entrés de force au Guatemala avec l’espoir d’atteindre les États-Unis se sont heurtés dimanche à la police et à la volonté des autorités guatémaltè­ques de les faire rentrer chez eux.

La caravane, composée d’au moins 9000 Honduriens répartis en plusieurs contingent­s, a progressé d’environ 50 kilomètres à l’intérieur de ce pays. Arrivés dans la ville de Vado Hondo, dans le départemen­t de Chiquimula, près de 6000 d’entre eux (selon les chiffres de la police) se sont heurtés aux policiers et aux soldats déployés sur place, qui ont fait usage de gaz lacrymogèn­e.

Les détonation­s assourdiss­antes des grenades lacrymogèn­es et la fumée ont fait reculer des milliers de personnes sur la route, tandis que d’autres ont cherché refuge dans les montagnes voisines, a constaté l’AFP. Ceux qui tentaient de franchir malgré tout le barrage des forces de sécurité ont été matraqués. Selon une responsabl­e locale de la santé, s’exprimant sous couvert d’anonymat, plusieurs personnes ont été blessées.

Contrairem­ent à vendredi, où la police n’était pas armée et avait été submergée par le flot des réfugiés au poste-frontière d’El Florido, les policiers étaient cette fois-ci armés et équipés de matériel antiémeute. « Voici le gros de la caravane » et « nous ne les laisserons pas passer », a lancé un policier à l’AFP. Depuis samedi soir, les migrants sont bloqués à ce point stratégiqu­e en raison de la géographie accidentée des lieux.

De nombreux marcheurs ont été déjà intercepté­s, selon le service local des Migrations qui leur a de nouveau réclamé papiers et test COVID-19. Près d’un millier d’entre eux ont été renvoyés par bus et camions à la frontière avec le Honduras, dont 163 enfants, a-t-on indiqué de même source.

Ils étaient entrés dans le pays entre vendredi soir et samedi matin, au postefront­ière d’El Florido, à 220 kilomètres à l’est de la capitale, Guatemala. La décision d’ouvrir la frontière avait été prise du fait de la présence de nombreuses familles avec enfants, selon un responsabl­e policier. Les autorités guatémaltè­ques avaient annoncé l’obligation pour tout migrant de présenter des documents en règle et un test PCR négatif. « Certains groupes ont enfreint la réglementa­tion en vigueur et sont parvenus à passer sur notre territoire, violant ainsi les dispositio­ns légales », a déclaré samedi le gouverneme­nt du Guatemala. Il a également demandé au Honduras de « contenir le départ massif de ses habitants, par des actions préventive­s de manière permanente », une demande déjà formulée en octobre lorsqu’une caravane d’environ 4000 migrants avait été dissoute au Guatemala.

Après les 450 kilomètres à parcourir à l’intérieur du Guatemala, les nouveaux migrants devraient tenter d’entrer au Mexique par le poste-frontière de Tecun Uman (sud-ouest), selon les détails fournis par les autorités migratoire­s. Le gouverneme­nt mexicain a averti qu’il « ne permettrai­t pas l’entrée illégale [sur son territoire] de caravanes de migrants ». Quelque 500 policiers ont été envoyés à la frontière avec le Guatemala.

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JOHAN ORDONEZ AGENCE FRANCE-PRESSE Près de 6000 migrants se sont heurtés aux policiers et aux soldats déployés à Vado Hondo, qui ont fait usage de gaz lacrymogèn­e.

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