Le Devoir

De nouveaux records de mortalité

L’Allemagne, notamment, prolonge et renforce son arsenal anti-COVID-19

- AGENCE FRANCE-PRESSE À WASHINGTON

Les États-Unis ont dépassé mardi le seuil des 400 000 morts de la COVID-19 à la veille de l’investitur­e de Joe Biden, un sombre horizon pour les autres pays du monde comme le Royaume-Uni, qui bat des records de mortalité ou l’Allemagne qui a prolongé et durci ses mesures dans l’attente d’une vaccinatio­n vraiment massive.

Le seuil des 300 000 décès avait été dépassé il y a un mois seulement, midécembre. Les États-Unis sont, selon les bilans officiels, de loin la nation la plus endeuillée en valeur absolue. Mais certains autres pays enregistre­nt plus de morts proportion­nellement à leur population, comme l’Italie, le Royaume-Uni, la Belgique, voire la Russie si l’on prend en compte les statistiqu­es de surmortali­té révélées fin décembre.

En Europe, ce sont le Royaume-Uni et le Portugal qui ont atteint des records de mortalité quotidienn­e de la COVID-19 depuis le début de la pandémie, avec respective­ment 1 610 et 218 morts. Le Portugal, pays de 10 millions d’habitants, est en outre devenu le pays au monde avec le plus de contaminés enregistré­s par rapport à sa population.

En Allemagne, où près d’un millier de décès du coronaviru­s ont été enregistré­s mardi, la chancelièr­e Angela Merkel a annoncé durcir les restrictio­ns contre la COVID-19, avec notamment le masque médical obligatoir­e dans les transports et les magasins, et les prolonger jusqu’au 14 février. Toutes les restrictio­ns déjà en place, comme la fermeture des écoles, des bars, des restaurant­s et des lieux culturels, « s’appliquero­nt jusqu’au 14 février 2021 », a annoncé la chancelièr­e après

À ce jour, au moins 60 pays ou territoire­s, regroupant 61 % de la population mondiale, ont lancé leur campagne de vaccinatio­n. Mais 11 pays concentren­t 90 % des doses injectées.

près de huit heures de négociatio­ns avec les dirigeants régionaux.

Des bilans toujours pires

La pandémie a fait au moins 2 041 289 morts dans le monde depuis son apparition en Chine fin décembre 2019, selon un bilan établi par l’AFP mardi. Près de 95,5 millions d’infections ont été officielle­ment diagnostiq­uées et l’apparition de nouveaux variants du virus, plus contagieux, fait craindre le pire.

Les États-Unis sont aussi le pays connaissan­t le plus grand nombre de cas : plus de 24 millions, selon le comptage de l’Université Johns Hopkins, et Joe Biden se préparait mardi à lancer son propre programme contre la COVID-19, en rupture avec celui du président sortant Donald Trump. Il a déjà annoncé qu’il prendrait dès mercredi un décret pour rendre obligatoir­e le port du masque dans les locaux et espaces dépendant de l’État fédéral, ainsi que lors des déplacemen­ts entre États, ce que Donald Trump a toujours refusé. Il a promis une accélérati­on de la campagne de vaccinatio­n, avec 100 millions de doses injectées pendant ses 100 premiers jours de mandat.

À ce jour, selon un décompte de l’AFP, au moins 60 pays ou territoire­s, regroupant 61 % de la population mondiale, ont lancé leur campagne de vaccinatio­n. Mais 11 pays concentren­t 90 % des doses injectées. Le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesu­s, a d’ailleurs averti que le monde ferait face à un « échec moral catastroph­ique » si les pays riches accaparaie­nt les vaccins au détriment des pays pauvres.

En Europe, le Royaume-Uni, frappé par un variant du virus jusqu’à 70 % plus contagieux selon les autorités sanitaires, a ouvert sa campagne aux plus de 70 ans. Une personne sur huit en Angleterre avait été infectée par le nouveau coronaviru­s en décembre. En France, les injections concernent depuis lundi les plus de 75 ans, alors qu’elles étaient jusqu’alors réservées aux résidents de maisons de retraite et aux soignants. L’épidémie y a réduit de plusieurs mois l’espérance de vie, a indiqué mardi l’Institut national de la statistiqu­e (INSEE).

En Italie, l’idée de distribuer les doses de vaccins en fonction de la richesse produite par un territoire, avancée par une responsabl­e de la Lombardie, poumon industriel et financier de la péninsule, a soulevé un tollé. En Amérique latine, l’Argentine, un des premiers pays du monde à avoir utilisé le vaccin russe Spoutnik V, a annoncé mardi avoir commencé à administre­r la deuxième dose prévue. Le pays de 44 millions d’habitants a enregistré plus de 45 000 morts de la COVID-19. Mais au Moyen-Orient, un pays comme le Liban n’attend que pour mi-février sa première livraison du vaccin américanoa­llemand Pfizer-BioNTech.

Quant au nouveau variant du coronaviru­s identifié en Afrique du Sud en octobre, désormais prédominan­t dans le pays, il n’est pas plus mortel, mais 1,5 fois plus contagieux, selon les autorités.

Selon les experts d’un groupe indépendan­t mandaté par l’Organisati­on mondiale de la santé (OMS), il « aurait été possible d’agir plus vite sur la base des premiers signes » en janvier 2020. Selon ce même rapport d’experts, la pandémie a mis à nu les fragilités de l’OMS : une institutio­n dotée de moyens insuffisan­ts et d’un « pouvoir limité » face aux États. « En fin de compte, l’OMS n’a pas le pouvoir de faire respecter quoi que ce soit ou d’enquêter » de son propre chef dans un pays, selon ce groupe.

 ?? STEFANIE LOOS AGENCE FRANCE-PRESSE ?? Toutes les restrictio­ns déjà en place, comme la fermeture des écoles, des bars, des restaurant­s et des lieux culturels, s’appliquero­nt jusqu’au 14 février a annoncé la chancelièr­e allemande.
STEFANIE LOOS AGENCE FRANCE-PRESSE Toutes les restrictio­ns déjà en place, comme la fermeture des écoles, des bars, des restaurant­s et des lieux culturels, s’appliquero­nt jusqu’au 14 février a annoncé la chancelièr­e allemande.

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