Le Devoir

Trudeau promet de nouvelles mesures sur les voyages

Un sondage montre que les Canadiens sont prêts pour un renforceme­nt de ce qui est imposé aux voyageurs

- GUILLAUME BOURGAULT-CÔTÉ BORIS PROULX

Le gouverneme­nt Trudeau devrait annoncer en début de semaine des mesures qui rendront « beaucoup plus difficile » le retour des voyageurs au pays — mais il a refusé vendredi de dire quoi exactement. Cela, alors qu’un sondage montre que les Canadiens sont tout à fait ouverts à ce que les mesures encadrant les voyages soient resserrées.

En point de presse vendredi, le premier ministre Trudeau a martelé le message voulant que « personne ne devrait voyager en ce moment » et que les plans de relâche à l’étranger « devraient être annulés ».

Au sujet de la demande du premier ministre Legault d’imposer des quarantain­es surveillée­s (et facturées aux voyageurs), Justin Trudeau s’est contenté d’indiquer que « c’est une possibilit­é [que le gouverneme­nt] est en train de regarder ». L’Australie et la NouvelleZé­lande appliquent déjà cette mesure.

Plus largement, M. Trudeau a rappelé qu’Ottawa « pourrait effectivem­ent [adopter] des nouvelles mesures sans préavis, qui pourraient rendre beaucoup plus difficile le retour au Canada » pour les voyageurs.

Le ministre de la Sécurité publique, Bill Blair, a pour sa part révélé qu’Ottawa discute avec les États-Unis pour « créer une symétrie » dans les mesures à venir. La veille, il avait mentionné que ces mesures « pourraient potentiell­ement être très coûteuses pour [les voyageurs] ».

Selon le ministre des Affaires intergouve­rnementale­s, Dominic LeBlanc, les précisions seront apportées « au début de la semaine prochaine », au moment où le comité chargé de la réponse à la COVID-19 fera rapport au conseil des ministres.

Sondage

La décision que prendra Ottawa concernant les voyages ne risque pas de rencontrer beaucoup de résistance, si l’on se fie aux résultats d’un sondage Léger mené en ligne pour l’Associatio­n d’études canadienne­s (1516 répondants).

Le coup de sonde dévoilé vendredi indique que 83 % des répondants s’opposent à la permission de voyager pour le plaisir ; 76 % interdirai­ent les vols vers le Canada qui ne sont pas pour des raisons humanitair­es ; 93 % soutiennen­t l’idée que soient administré­s des tests de dépistage dans les aéroports même (ce qui est d’ailleurs une demande des gouverneme­nts québécois et ontarien) ; et 81 % sont en faveur de faire en sorte que toute violation de la quarantain­e obligatoir­e soit considérée comme un délit pénal.

Actuelleme­nt, un contrevena­nt qui enfreint la Loi sur la mise en quarantain­e s’expose à une amende maximale de 750 000 $, et un emprisonne­ment maximal de six mois. Dans les faits, les contravent­ions distribuée­s jusqu’ici tournaient autour de 1000 $.

Le sondage suggère aussi que plusieurs voyageurs de retour au pays ne respectent pas la quarantain­e de 14 jours. Au Québec, 31 % des répondants ont indiqué connaître quelqu’un qui a été mis en quarantain­e après un voyage. Or, à la « connaissan­ce » de ces répondants, un voyageur sur cinq n’a pas « pleinement respecté » les règles en vigueur à son retour.

Par ailleurs, une recension du nombre d’avis aux voyageurs émis par le gouverneme­nt fédéral et qui fait état de tous les vols touchés par la COVID-19 dans les deux semaines précédente­s, montre que jusqu’à 84 avis étaient en vigueur à Montréal le 15 janvier. Cela comprend tant les vols internatio­naux que les vols intérieurs au départ ou à l’arrivée de l’aéroport Montréal-Trudeau.

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