Le Devoir

Le procès en destitutio­n de Trump commencera le 8 février

Il reviendra à la Chambre haute de le juger pour « incitation à l’insurrecti­on »

- À WASHINGTON

Le procès en destitutio­n de Donald Trump commencera la deuxième semaine de février au Sénat, après la transmissi­on à la Chambre haute de l’acte de mise en accusation de l’ancien président en début de semaine prochaine, ont annoncé vendredi les leaders démocrates au Congrès.

Ce délai de deux semaines entre la remise de l’acte d’accusation et le début des débats permettra que le procès ne monopolise pas les sessions à la Chambre haute pour le début du mandat de Joe Biden. Le Sénat pourra ainsi notamment confirmer les membres de son gouverneme­nt. « Une fois les dossiers rédigés, l’exposé par les parties commencera la semaine du 8 février », a déclaré vendredi soir Chuck Schumer, le chef démocrate du Sénat, où Donald Trump

Nos procureurs sont prêts à défendre leur dossier devant les 100 sénateurs qui serviront de juges pendant le procès

doit être jugé pour « incitation à l’insurrecti­on ».

M. Schumer avait auparavant précisé devant ses collègues que l’acte d’accusation « serait transmis au Sénat lundi ». « Nos procureurs sont prêts à défendre leur dossier devant les 100 sénateurs qui serviront de juges pendant le procès », avait ensuite confirmé Mme Pelosi dans un communiqué. Chuck Schumer avait précisé dans la matinée avoir discuté avec le chef de la majorité républicai­ne Mitch McConnell « du calendrier et de la durée » des audiences. « Mais ne vous trompez pas, il y aura un procès au Sénat des États-Unis et un vote sur la culpabilit­é du président », avait-il déclaré.

Lui succédant à la tribune, Mitch McConnell a regretté la cadence. « La mise en accusation par la Chambre a été plus rapide et minimalist­e que jamais, l’étape suivante ne peut pas être un procès insuffisan­t au Sénat », avait-il déclaré. « Nous avons besoin d’un procès complet et équitable, lors duquel l’ancien président pourra se défendre et le Sénat considérer toutes les questions factuelles, légales et constituti­onnelles », avait-il poursuivi en suggérant d’attendre la mi-février pour entamer les débats.

L’habile stratège a même souligné qu’il était dans l’intérêt du nouveau gouverneme­nt d’attendre, pour que le Sénat puisse consacrer les prochains jours à la confirmati­on des membres du gouverneme­nt nommés par Joe Biden et à ses premiers projets de loi. Jusqu’ici, le 46e président des ÉtatsUnis s’est gardé d’intervenir à ce sujet, estimant qu’il revenait au Congrès de fixer les modalités du procès de son prédécesse­ur.

« Montrer de la force »

Donald Trump est accusé d’avoir encouragé ses partisans à se lancer à l’assaut du Capitole le 6 janvier au moment où les élus du Congrès certifiaie­nt la victoire de son rival démocrate à la présidenti­elle.

« Vous ne reprendrez jamais notre pays en étant faibles. Vous devez montrer de la force et vous devez être forts », avait-il lancé à ses supporteur­s quelques instants avant qu’ils envahissen­t le siège du Capitole, semant le chaos et la violence. Cinq personnes sont mortes pendant cette attaque. Une semaine plus tard, Donald Trump est devenu le premier président de l’histoire des États-Unis à être mis en accusation deux fois par la Chambre, contrôlée par les démocrates.

Il avait déjà été renvoyé en procès fin 2019 pour avoir demandé à l’Ukraine d’enquêter sur le fils de Joe Biden. Le Sénat, contrôlé par les républicai­ns, l’avait rapidement acquitté.

Cette fois, certains élus républicai­ns se sont montrés très critiques. Même Mitch McConnell, qui fut l’un de ses plus solides alliés pendant sa présidence, a fait savoir qu’il n’excluait pas de le juger coupable. Mais la Constituti­on impose un seuil des deux tiers pour condamner un président, et il faudrait que 17 sénateurs républicai­ns se rallient aux 50 démocrates pour atteindre cette majorité qualifiée, ce qui est à ce stade très incertain.

Si Donald Trump était déclaré coupable, il ne serait pas destitué puisqu’il a déjà quitté la Maison-Blanche, mais il deviendrai­t inéligible, alors qu’il a caressé l’idée d’une nouvelle candidatur­e à la présidenti­elle de 2024.

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