Cinq histoires venues du froid
Des suggestions de Michel Bélair
Caryl Férey affiche toujours un parti pris pour les oubliés et les damnés de la terre ; après Mapuche,
Zulu, Paz, etc., publiés dans la Série noire, voici Lëd, un roman glacial situé à Norilsk en Sibérie, la ville nordique la plus polluée du monde. Goulag à ciel ouvert, la ville minière est dominée par la corruption et la justice sommaire. Boris, un policier muté là parce qu’il est trop curieux, tentera d’apporter un peu de clarté dans cette grisaille. (Mi-février) Peter Swanson est un auteur de thriller américain pas très connu… mais les éditions Gallmeister publient son Huit crimes parfaits, ce qui devrait aiguiser la curiosité de tous. Le livre tourne autour d’un libraire, Malcolm Kershaw, un spécialiste des intrigues policières qui a publié sur son blogue une liste de huit crimes parfaits décrits dans des polars. Quand un agent du FBI lui raconte deux affaires étranges inspirées d’Agatha Christie et de James Cain, il se met à paniquer. (Début mars) Konrad, policier à la retraite moins connu que l’inspecteur Erlandur, le héros principal d’Arnaldur Indridason, mène dans La pierre du remords une troisième enquête. Une femme retrouvée assassinée lui avait demandé de retrouver son enfant abandonné 50 ans plus tôt. Toujours aussi sensible à la souffrance des autres, Konrad met à jour une histoire de violence inouïe. La quatrième de couverture parle d’un « impitoyable regard sur la honte et le désespoir ». Brrr. (Mi-mars) En 2012, avec Le dernier Lapon,
Olivier Truc réinventait le polar nordique en introduisant la Police des rennes, qui arbitre les conflits entre les éleveurs. Le succès fut fulgurant : traduction en vingt langues, des prix à la pelle et des ventes hallucinantes. Revoici donc Nina Nansen et Klemet Nango dans une quatrième enquête, Les chiens de
Pasvik. Il y est question de rennes passés en Russie, de trafiquants, de douaniers suspects et de politiciens sans scrupule. Tiens. (Fin mars) D’abord traducteur d’Agatha Christie en Islandais, Ragnar Jonasson écrit furieusement (et très inégalement) depuis. Dans sa série « La dame de Reykjavik », on en est déjà, avec La dernière tempête, à la troisième enquête de l’inspectrice Hulda. Un peu terne mais méticuleuse à souhait, Hulda est l’archétype même de la policière constamment remise en question par ses collègues machistes. Sauf qu’elle parvient toujours, elle, à démasquer les vrais coupables. (Mars-avril)