Dix séries pour fuir le réel, et la COVID-19
De Clarice à Behind Her Eyes, les artisans du petit écran multiplient les exploits pour un téléspectateur captif
La situation ne manque pas d’ironie : les chaînes généralistes et les plateformes de diffusion n’ont jamais bénéficié d’un public aussi vaste, alors que le moindre tournage nécessite un plan sanitaire plus volumineux qu’un scénario de téléfilm. Confinement, couvre-feu, quarantaine, autant de situations qui obligent à rester à la maison et à consommer de manière frénétique des heures de télévision. Voici quelques propositions venues d’ailleurs qui parlent de tout, sauf du mot en c majuscule. Madre solo hay dos (Deux mamans sous le même toit). Le cinéaste Étienne Chatiliez a prouvé que la vie est un long fleuve tranquille, du moins quand des bébés ne sont pas échangés par erreur dans la maternité d’un hôpital. C’est la même prémisse dans cette série mexicaine, qui propose un choc des classes sociales. Lorsque deux mères éplorées découvrent que leur enfant n’est pas le sien, l’une propose à l’autre la solution de la famille reconstituée. Et le tout se transforme vite en auberge espagnole. Sur Netflix, dès le 20 janvier.
The Lady and the Dale. Une plongée dans la vie de la conceptrice d’une voiture révolutionnaire en pleine crise du pétrole pique déjà la curiosité. Mais attendez de découvrir qui était vraiment Elizabeth Carmichael, celle derrière le volant de cette voiture à trois roues… qui ne tournait pas rond. Sa petite révolution automobile en a fait rêver plus d’un, mais le conte de fées capitaliste a tourné court. Une histoire de fraude, de fausse identité, de marketing racoleur, et tant d’autres choses qui annoncent une fiction après le succès prévisible de cette série documentaire. À HBO, dès le 31 janvier.
Resident Alien. Certains extraterrestres font tout ce qu’ils peuvent pour quitter notre planète, mais d’autres essaient de s’y incruster, ou de s’y adapter, surtout dans un petit village au milieu d’une région montagneuse et bucolique. Harry Vanderspeigle (Alan Tudyk) se présente comme un médecin, mais plusieurs de ses comportements laissent croire qu’il aurait besoin de soins. Ce n’est guère étonnant lorsque l’on sait que sous ses allures de gars ben ordinaire se cache un être venu de l’espace — et dont l’apparence semble sortie du cinéma de science-fiction des années 1950. À CTV Sci-Fi, à partir du 27 janvier.
The Long Song. Cette adaptation du roman d’Andrea Levy évoque les derniers moments de l’esclavagisme en Jamaïque, un système inhumain dont les répercussions se font encore sentir aujourd’hui. Les espoirs des uns et les désillusions des autres s’incarnent à travers le destin de deux femmes : July (Tamara Lawrance), une jeune esclave arrachée à sa mère pour devenir la servante de Caroline Mortimer (Hayley Atwell), maîtresse d’une plantation de canne à sucre au tempérament tyrannique. À PBS, à partir du 31 janvier.
Firefly Lane. Cette fois sera-t-elle la bonne ? Alors que l’on prédisait une grande carrière d’actrice comique à Katherine Heigl, sa mauvaise réputation sur les plateaux lui a causé grand tort. Ce qui ne l’a pas empêchée de revenir au petit écran (Suits, Doubt), cette fois en tandem avec Sarah Chalke dans une histoire d’amitié féminine s’étirant des années 1970 à aujourd’hui. Le tout avec son lot de joies, de peines et de catastrophes en tous genres. Sur Netflix, dès le 3 février.
Pretty Hard Cases. La formule souffre souvent d’usure, mais se révèle parfois payante, et amusante : des policiers que tout oppose forcés de mener ensemble des enquêtes. Dans cette nouvelle production du réseau anglais de Radio-Canada, les méthodes de deux détectives (Meredith MacNeill et Adrienne C. Moore) deviennent objets de discordes, mais au-delà de leurs différences, elles finiront par découvrir qu’elles ont beaucoup en commun. Surtout dans un milieu encore assez machiste. À CBC, à partir du 3 février.
The Equalizer. Aurais-je songé à Queen Latifah pour le remake de cette série policière des années 1980 ? Sûrement pas, mais la vedette déploie énormément d’énergie pour se glisser dans la peau de ce personnage au passé mystérieux, et à qui on fait appel quand la situation est totalement désespérée. Robert McCall devient Robyn McCall, mais peu importe : mieux vaut ne pas faire face à leur justice expéditive. À CBS et Global, dès le 7 février.
Clarice. Personne n’a oublié le prénom du personnage d’Anthony Behind Her Eyes. Encore un triangle amoureux ? Pas seulement, et au final, c’est beaucoup plus que cela. Louise (Simona Brown), une mère célibataire, travaille à temps partiel au cabinet d’un psychiatre (Tom Bateman), et devient peu à peu sa maîtresse, mais aussi une bonne amie de son épouse (Eve Hewson). Adaptation d’un roman à succès de Sarah Pinborough produit par Left Bank Pictures, les grands manitous derrière The Crown. Sur Netflix, dès le 17 février.
Ginny & Georgia. Les fidèles de Gilmore Girls salivent déjà, car les comparaisons fusent, mais ils ne doivent pas s’attendre à une copie conforme de la célèbre série. Oui, il est question des relations tumultueuses entre Ginny (Antonia Gentry), une mère excentrique, et sa fille Georgia (Brianne Howey), mais le ton promet d’être un peu plus sombre. Car leurs aventures vont secouer la tranquillité et le conservatisme de la petite ville de Nouvelle-Angleterre où elles ont décidé de poser les pieds. Sur Netflix, à partir du 24 février. Hopkins dans The Silence of the
Lambs : Hannibal. Mais qui se souvient du prénom de celle qui le pourchassait : Clarice. Un an après sa rencontre avec le plus célèbre cannibale (de l’histoire du cinéma), cette agente du FBI (Rebecca Breeds) doit affronter ses démons intérieurs et continuer d’exercer son métier. Une plongée dans l’horreur bénéficiant de la plume experte des scénaristes Alex Kurtzman et Jenny Lumet, deux habitués de l’univers
Star Trek. À CBS et Global, à partir du 11 février.