Le Devoir

Bill Morneau perd sa course à la tête de l’OCDE

L’ex-ministre canadien des Finances a vu sa candidatur­e rejetée au deuxième tour de scrutin

- BORIS PROULX CORRESPOND­ANT PARLEMENTA­IRE À OTTAWA

L’ex-ministre des Finances du gouverneme­nt Trudeau, Bill Morneau, qui a démissionn­é dans la foulée du scandale autour d’UNIS (WE Charity), n’a finalement pas obtenu le poste de secrétaire général de l’Organisati­on de coopératio­n et de développem­ent économique­s (OCDE) qu’il convoitait.

La candidatur­e de M. Morneau a été rejetée au deuxième tour par les pays membres réunis en conseil mardi matin, ont confirmé des sources gouverneme­ntales au Devoir. Le Torontois affrontait six autres candidats pour succéder au Mexicain Ángel Gurría à la tête de l’organisati­on, qui regroupe 37 pays et qui fête des 60 ans cette année.

Dans un tweet publié mardi après-midi, M. Morneau dit s’être retiré de la course parce qu’il n’avait pas le soutien d’un nombre suffisant de membres pour passer au troisième tour de la campagne. « Je suis fier d’avoir pu parler de questions qui comptent pour les Canadiens et le reste du monde — la reprise après la pandémie de la COVID-19, la lutte contre les changement­s climatique­s, la croissance inclusive et saisir les opportunit­és du monde numérique. J’offre mes meilleurs voeux aux candidats qui restent dans la course. Je sais que le prochain secrétaire général sera une voix forte sur les questions importante­s qui nous concernent tous », a-t-il déclaré.

Des sources proches du milieu diplomatiq­ue et bien au fait de la campagne de M. Morneau ont indiqué au Devoir que celle-ci n’avait que peu de chances de réussir, étant donné le grand prestige d’autres candidats. Puisque l’OCDE est composée majoritair­ement de pays européens, il était aussi attendu qu’un Européen serait nommé secrétaire général. Le dernier Canadien à avoir occupé ce poste est le Québécois Donald Johnston, entre 1996 et 2006.

Au moment de la démission du ministre des Finances, en août dernier, M. Morneau avait annoncé son intention de briguer la tête de l’OCDE pour continuer de servir les Canadiens « de l’extérieur » et d’accroître le « leadership » du pays à l’internatio­nal. Peu après, Ottawa en avait fait son candidat officiel à ce poste prestigieu­x. Le processus de sélection d’un secrétaire général de l’OCDE implique le retrait du candidat qui a reçu le moins de soutien de pays membres à chaque tour de vote.

Avant d’entrer en politique, M. Morneau était président de Morneau Shepell, l’entreprise paternelle spécialisé­e en ressources humaines.

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