Le Devoir

Sous l’impulsion de Biden, les États-Unis tiendront un sommet sur le climat

- ALEXANDRE SHIELDS

Sous l’impulsion du nouveau gouverneme­nt de Joe Biden, les États-Unis ont annoncé mercredi la tenue d’un sommet climatique internatio­nal le 22 avril prochain, dans le cadre d’une série de nouveaux engagement­s présidenti­els destinés à inscrire la lutte contre les bouleverse­ments climatique­s comme étant un « élément essentiel » de la politique étrangère de Washington, mais aussi de la « sécurité nationale ».

À peine une semaine après son entrée en fonction, le gouverneme­nt de Joe Biden a annoncé par voie de communiqué plusieurs engagement­s qui doivent permettre aux États-Unis d’exercer leur « leadership » dans le domaine climatique, et notamment en ce qui a trait à la couleur que prendra la relance économique du pays après la crise sanitaire.

« De même que nous avons besoin d’une réponse nationale unie face à la COVID-19, nous avons désespérém­ent besoin d’une réponse nationale unie à la crise climatique, car il existe bien une crise climatique », a par la suite déclaré le président au moment de signer de nouveaux décrets à caractère environnem­ental.

Selon ce qu’on peut lire dans le document publié par la Maison-Blanche, le gouverneme­nt américain compte « promouvoir une hausse significat­ive de l’ambition globale » en matière de lutte contre la crise climatique, et ce, dans le cadre de son retour dans l’Accord de Paris, prévu dans moins de 30 jours.

Le communiqué précise ainsi que la réduction « significat­ive » et « à court terme » des émissions de gaz à effet de serre (GES) ainsi que l’atteinte de la carboneutr­alité d’ici 2050 « sont nécessaire­s pour éviter d’entraîner le monde sur une trajectoir­e dangereuse et potentiell­ement catastroph­ique ».

Les progrès en matière de GES

Après quatre années marquées par la présidence climatonég­ationniste de Donald Trump, Joe Biden prévoit la tenue le 22 avril, Jour de la Terre, d’un sommet climatique internatio­nal. Cette rencontre doit être l’occasion de faire le point sur les progrès en matière de réduction des émissions mondiales de GES, qui sont toujours nettement insuffisan­ts pour éviter un réchauffem­ent catastroph­ique.

Les États-Unis, qui avaient officielle­ment quitté l’Accord de Paris en novembre, comptent maintenant présenter une nouvelle « cible de réduction » des GES, a annoncé Washington mercredi. Cet engagement, réclamé la semaine dernière par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, est d’autant plus important que le pays est le deuxième émetteur mondial, derrière la Chine.

À l’échelle nationale, la première économie de la planète doit également poser des gestes significat­ifs en faveur du climat. Comme promis, le gouverneme­nt Biden compte exiger des agences fédérales qu’elles se dotent d’objectifs de décarbonis­ation de la production d’électricit­é, alors que

Les États-Unis ont annoncé la tenue d’un sommet climatique internatio­nal le 22 avril prochain, Jour de la Terre

60 % de l’électricit­é du pays est aujourd’hui produit à partir de ressources fossiles (gaz naturel et charbon).

Les États-Unis, qui consomment actuelleme­nt 20 millions de barils de pétrole par jour, doivent également électrifie­r progressiv­ement leur secteur des transports. Cela devrait contribuer « à la création d’emplois bien payés », en plus de « stimuler les industries d’énergie propre », selon la Maison-Blanche.

Le gouverneme­nt s’engage en outre à mettre en avant le principe de « justice environnem­entale », afin de concentrer des efforts et des politiques pour venir en aide aux communauté­s défavorisé­es qui sont les plus touchées par les effets de la pollution, mais aussi de la crise climatique.

Restrictio­ns aux pétrolière­s

Le gouverneme­nt Biden souhaite par ailleurs restreindr­e l’expansion de l’exploitati­on pétrolière et gazière. Un tel objectif passe par un « moratoire » sur les nouveaux permis d’exploratio­n pétrolière et gazière sur les « terres publiques » et dans les « zones maritimes ».

Cela ne change toutefois rien aux permis déjà accordés, qui totalisent notamment plus de 100 000 km2 de terres publiques. Les permis déjà attribués ont d’ailleurs permis aux États-Unis d’accroître considérab­lement leur production pétrolière et gazière au cours des dernières années, de façon à devenir le premier producteur mondial d’or noir. Les nouvelles initiative­s en faveur de la protection du territoire pourraient aider Washington dans son objectif de « protéger au moins 30 % des terres et des océans » du pays d’ici 2030, une cible cohérente avec les engagement­s pris par différents pays dans le monde.

Lors de sa présidence, Donald Trump avait plutôt plaidé pour la multiplica­tion des mises aux enchères de permis d’exploratio­n, notamment en zones maritimes. Tout juste avant de quitter la Maison-Blanche, il a même accéléré les procédures afin de permettre la vente de permis d’exploratio­n dans le Refuge national de faune arctique, une importante aire protégée située en Alaska.

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ANNA MONEYMAKER GETTY IMAGES/ AGENCE FRANCE-PRESSE Le président Joe Biden et l’envoyé spécial pour le climat, John Kerry, réunis à Washington mercredi pour des discussion­s sur la politique environnem­entale du gouverneme­nt

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