Le Devoir

Alerte face au risque de violences extrémiste­s

- AGENCE FRANCE-PRESSE À WASHINGTON

Le gouverneme­nt américain a émis mercredi un bulletin d’alerte antiterror­iste face au risque de nouvelles violences par des « extrémiste­s » opposés à la présidence de Joe Biden.

Au même moment, les autorités judiciaire­s annonçaien­t l’inculpatio­n d’un partisan de Donald Trump après la découverte dans son entreprise de cinq bombes artisanale­s et d’un arsenal qu’il comptait, selon l’acte d’accusation, utiliser contre des démocrates.

Le ministère de la Sécurité intérieure a pourtant assuré que son bulletin d’alerte n’était pas motivé par « des informatio­ns sur un complot crédible précis ». Il fait plutôt état d’un « climat de menaces accrues » présent dans tous les États-Unis et susceptibl­e de durer plusieurs semaines.

« Des informatio­ns suggèrent que des extrémiste­s violents ayant des objections à l’exercice de l’autorité gouverneme­ntale et à la transition présidenti­elle, ainsi que d’autres griefs alimentés par des récits mensongers, pourraient continuer à se mobiliser et à inciter à commettre des violences », selon son bulletin.

Le ministère de la Sécurité intérieure publie régulièrem­ent ces mises en garde, mais elles sont d’ordinaire liées à des menaces d’origine étrangère, notamment djihadiste­s. Le dernier portait sur l’Iran. Le nouveau message semble donc indiquer un changement de pied du gouverneme­nt sous la gouverne de Joe Biden qui, lors de son intronisat­ion le 20 janvier, a juré de « vaincre le suprémacis­me blanc et le terrorisme intérieur ».

En colère

Le bulletin publié mercredi, et qui est valide jusqu’au 30 avril, se garde d’utiliser ces étiquettes. Mais il relève que des extrémiste­s animés par plusieurs motivation­s, notamment leur « colère face aux restrictio­ns liées à la COVID-19 et aux résultats de l’élection » présidenti­elle, ont comploté en 2020, et parfois, attaqué des bâtiments officiels.

Certains « pourraient avoir été galvanisés par l’intrusion le 6 janvier » dans le Capitole, ajoute le ministère, en référence à l’assaut meurtrier de partisans de Donald Trump sur le siège du Congrès au moment où les élus certifiaie­nt la victoire de son rival.

Le ministère se dit déterminé à protéger « les infrastruc­tures critiques » et les « population­s qui pourraient être ciblées en raison de leur religion, race, origine, identité ou opinions politiques ». Mais il invite aussi les Américains à se montrer vigilants. « Prenez en compte votre environnem­ent et votre sécurité personnell­e. Gardez les contacts d’urgence et autres informatio­ns essentiell­es sur vous », préconise-t-il.

Lundi, le ministère de la Défense avait annoncé que les milliers de soldats de la Garde nationale déployés pour la prestation de serment de Joe Biden resteraien­t jusqu’en mars à Washington, à la suite de nouvelles menaces.

Attaquer des démocrates

Parallèlem­ent, les autorités judiciaire­s ont déployé les grands moyens pour retrouver les auteurs de l’attaque sur le siège du Congrès. Plus de 150 personnes ont déjà été inculpées par la justice fédérale, dont trois membres d’une milice d’extrême droite inculpés pour « conspirati­on et sédition ».

Dans un dossier distinct, le ministère de la Justice a annoncé mercredi l’inculpatio­n de Ian Benjamin Rogers, un garagiste californie­n de 43 ans lié à une milice d’extrême droite. Lors de perquisiti­ons dans son entreprise, les agents ont découvert une armoire forte dans laquelle se trouvaient cinq bombes artisanale­s, du matériel pour en fabriquer davantage et une cinquantai­ne d’armes, a annoncé le procureur David Anderson.

Selon un rapport d’enquête joint à la procédure, des messages laissés sur son téléphone indiquent qu’il a été convaincu par les allégation­s de fraudes électorale­s brandies — sans preuve — pendant plus de deux mois par Donald Trump pour refuser de concéder sa défaite.

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