Le Devoir

Record de morts en 24 heures

- CORONAVIRU­S BÉATRICE LE BOHEC À PARIS AGENCE FRANCE-PRESSE

La pandémie est de plus en plus mortelle dans le monde, avec un nouveau record quotidien de plus de 18 000 décès et des variants, bien plus contagieux, qui ne cessent de se propager, poussant de plus en plus de pays à fermer leurs frontières. Dans la course aux vaccins, l’un des fabricants, le britanniqu­e AstraZenec­a, se trouvait mercredi au coeur de tensions avec l’UE.

De jour en jour, la situation s’assombrit : le nombre mondial des cas officielle­ment recensés a dépassé les 100 millions et selon l’Organisati­on mondiale de la santé (OMS), les nouveaux variants du coronaviru­s continuent de se répandre : le britanniqu­e s’est étendu à 70 pays et le sud-africain à 31. Du jamais vu depuis le début de la pandémie, 18 109 décès ont été enregistré­s mardi dans le monde, selon un comptage mercredi de l’AFP.

Ce chiffre confirme une tendance constatée depuis début janvier : la mortalité s’accélère nettement, les seuils de morts quotidienn­es sont passés plus rapidement et le plateau s’établit à des niveaux de plus en plus élevés (en moyenne, 14 000 décès en 24 heures depuis le 22 janvier, contre 10 000 fin novembre). Au total, le monde a enregistré 2,16 millions de morts.

« Nous livrons le combat de notre vie », mais « nous pouvons vaincre le virus — et nous vaincrons le virus » et ses variants, a assuré Maria Van Kerkhove, responsabl­e technique à l’OMS de la lutte contre la COVID-19, apparue fin 2019 en Chine.

À ce sujet, l’enquête de l’Organisati­on mondiale de la santé dans ce pays sur les origines de la pandémie doit être « poussée et claire », a affirmé mercredi la porte-parole de la MaisonBlan­che, Jen Psaki. « Il est impératif que nous allions au fond des choses. »

On compte plus de 18 000 décès en une journée dans le monde, et les variants poussent de plus en plus de pays à fermer leurs frontières

Gouverneme­nts sous pression

Cette situation met sous pression les gouverneme­nts pour trouver de nouvelles parades.

En Grande-Bretagne, le premier pays européen à avoir dépassé le seuil macabre des 100 000 morts, le gouverneme­nt a imposé une quarantain­e à l’hôtel aux résidents au RoyaumeUni en provenance de 22 pays où des variants du virus « présentent un risque », comme l’Afrique du Sud, le Portugal et des pays d’Amérique du Sud. Les arrivées de ces États sont déjà interdites aux personnes ne résidant pas au Royaume-Uni.

Ces voyageurs seront « emmenés directemen­t » de l’aéroport à l’hôtel, a précisé le premier ministre, Boris Johnson, accusé d’avoir sous-évalué l’ampleur de la crise au printemps, confiné trop tard et déconfiné trop vite à l’été, ignorant l’avis des scientifiq­ues.

Relativeme­nt épargnée par la pandémie, la Finlande a néanmoins durci les restrictio­ns à ses frontières : elle interdit désormais les voyages « non essentiels » vers son territoire.

Tour de vis encore plus serré en Norvège, qui ferme « à partir de minuit dans la nuit de jeudi à vendredi » ses frontières à presque tous les non-résidents.

En France, où le bilan des morts ne cesse de grimper (près de 75 000), le gouverneme­nt a déclaré mercredi étudier plusieurs scénarios pour enrayer la propagatio­n de la COVID-19, dont celui d’un nouveau confinemen­t « très serré », le couvre-feu actuel de 18 h à 6 h n’étant pas assez efficace.

Si le président Emmanuel Macron a demandé des « analyses supplément­aires » sur les différents scénarios avant de décider, « le maintien du cadre actuel paraît peu probable », a averti le porteparol­e du gouverneme­nt, Gabriel Attal.

Pas d’ambiguïtés en Slovaquie qui a resserré son régime de confinemen­t en exigeant désormais des tests négatifs pour pouvoir sortir de chez soi.

Au Liban, plus de 220 personnes ont été blessées mercredi dans de violents affronteme­nts — pour la troisième soirée consécutiv­e — à Tripoli (Nord) entre policiers et manifestan­ts qui protestent contre le strict confinemen­t et la crise économique.

Également confiné depuis fin décembre, Israël a décidé mercredi de fermer ses frontières avec la Jordanie et l’Égypte. Les autorités avaient déjà suspendu mardi les vols internatio­naux au moins jusqu’au 31 janvier.

Faisant figure d’exception, la Ville de Moscou a poursuivi mercredi l’allègement des restrictio­ns en vigueur depuis des mois, s’appuyant sur une baisse du nombre des contaminat­ions.

Tensions avec AstraZenec­a

La campagne massive de vaccinatio­n reste une des rares lueurs d’espoir pour entrevoir une sortie de crise. À ce sujet, le laboratoir­e britanniqu­e AstraZenec­a était au coeur de tensions avec l’Union européenne. En cause : l’annonce d’un retard dans le calendrier de livraisons de vaccins.

Selon AstraZenec­a, la production des vaccins dans les usines britanniqu­es est réservée au Royaume-Uni en vertu de l’accord conclu avec Londres, trois mois avant le contrat signé avec l’UE. Ce que conteste Bruxelles.

L’UE réclame ainsi à AstraZenec­a de lui livrer comme convenu des vaccins contre la COVID-19 produits dans deux usines britanniqu­es, alors que le groupe prévoit désormais de ne fournir au premier trimestre qu’« un quart » des doses promises.

À ce jour, au moins 79,2 millions de doses de vaccins ont été administré­es dans au moins 69 pays ou territoire­s, selon un comptage réalisé par l’AFP à partir de sources officielle­s mercredi à 11 h GMT.

Mais la vaccinatio­n est pour l’heure un privilège des pays à « revenu élevé » (au sens de la Banque mondiale), qui concentren­t 62 % des doses administré­es dans le monde alors qu’ils ne regroupent que 16 % de la population mondiale.

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