Le Devoir

De moins en moins d’éditeurs

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Il est intrigant de constater, chiffres à l’appui, la diminution graduelle et fort marquée du nombre d’éditeurs commerciau­x québécois qui ont donné des livres au dépôt légal. Ils étaient 641 en 2017 et plus que 596 en 2017. « Et 861 en 2005 », fait remarquer le sociologue de la littératur­e Anthony Glinoer. Un nombre pharaoniqu­e pour le petit marché de lecteurs qu’est le Québec. Alors que le noyau dur des membres de l’Associatio­n nationale des éditeurs de livres reste somme toute stable, oscillant entre 120 et 150 membres, où disparaiss­ent ces éditeurs au fil du temps ? Certains sont de petits éditeurs qui ne publient pas tous les ans, et vont et viennent ainsi dans les statistiqu­es. Comme l’Oie de Cravan — qui se définit lui-même comme un éditeur lent — ou L’Atelier Galerie A. Piroir, qui produit irrégulièr­ement des livres artisanaux et d’art. On y trouve aussi des maisons d’édition en jachère — TroisPisto­les —, de nouveaux venus dont plusieurs ne dépasseron­t pas le cap du premier ou du deuxième livre. « Il y a un gros roulement de petits éditeurs avec un corpus différent d’une année à l’autre », note Pascale Messier, de BAnQ. Et pour la baisse sur 15 ans, M. Glinoer lance l’hypothèse « qu’il s’agit surtout d’éditeurs occasionne­ls, qui ont édité peu de titres, et qui maintenant vont plutôt aller vers des publicatio­ns gratuites en ligne ou vers l’autoéditio­n ou l’autopublic­ation ».

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