Le Devoir

Le Brésil montré du doigt pour sa piètre gestion de la pandémie

Dans une nouvelle étude comparant les approches d’une centaine d’États, le pays sud-américain arrive bon dernier, derrière le Mexique, la Colombie et les États-Unis

- CORONAVIRU­S AGENCE FRANCE-PRESSE À SYDNEY

C’est le Brésil qui a le plus mal géré la pandémie de COVID-19, alors que la Nouvelle-Zélande est la meilleure élève de la planète, selon une étude publiée jeudi par un groupe de réflexion australien.

L’Institut Lowy de Sydney a évalué près d’une centaine de pays sur la base de six critères, parmi lesquels les cas confirmés de nouveau coronaviru­s, les décès et les dispositif­s de dépistage.

« Ces indicateur­s montrent dans quelle mesure les pays ont bien ou mal géré la pandémie », selon le communiqué de cet organisme indépendan­t.

Outre la Nouvelle-Zélande, qui a largement réussi à contrôler la pandémie grâce à une fermeture de ses frontières et à des mesures de confinemen­t et de dépistage « rapides et énergiques », le Vietnam, Taïwan, la Thaïlande, Chypre, le Rwanda, l’Islande, l’Australie, la Lettonie et le Sri Lanka figurent parmi les dix pays ayant apporté les meilleures réponses.

Le Brésil arrive en bas du classement, suivi de près par le Mexique, la Colombie, l’Iran et les États-Unis.

Le Brésil compte plus de 220 000 morts attribués à la COVID-19, juste derrière les États-Unis, qui en comptaient plus de 430 000, selon les données de l’Université Johns Hopkins, recueillie­s jeudi soir.

Durant une large partie de l’année dernière, les dirigeants de ces deux pays les plus peuplés du continent américain avaient minimisé la menace, moqué le port du masque, s’étaient opposés au confinemen­t et avaient eux-mêmes contracté le virus.

Le cas chinois

La Chine — où le virus est apparu pour la première fois — ne figure pas dans ce classement en raison d’un manque de données publiées sur les tests, selon le cercle de réflexion.

De son côté, Pékin a tenté de promouvoir sa bonne gestion de la pandémie en essayant ainsi de démontrer l’efficacité de son système autoritair­e par rapport aux nombreuses démocratie­s durement frappées par la COVID-19.

Selon l’Institut Lowy, aucun système politique ne sort vainqueur en matière de gestion de la pandémie. « Certains pays l’ont mieux gérée que d’autres, mais la plupart des pays ne se sont distingués que par leurs mauvais résultats », selon l’étude.

Les pays comptant moins de 10 millions d’habitants semblent avoir été avantagés. « En général, les pays ayant une population plus faible, des sociétés cohésives et des institutio­ns compétente­s sont favorisées pour faire face à une crise mondiale telle qu’une pandémie », indique le rapport.

Outre la NouvelleZé­lande, le Vietnam, Taïwan, la Thaïlande, Chypre, le Rwanda, l’Islande, l’Australie, la Lettonie et le

Sri Lanka figurent parmi les dix pays ayant apporté les meilleures réponses

Effort de vaccinatio­n

Depuis le début de la pandémie, plus de 100 millions de cas ont été enregistré­s et 2,16 millions de personnes sont décédées du nouveau coronaviru­s. Et la découverte de nouveaux variants, en Afrique du Sud et en Grande-Bretagne, réputés

plus contagieux et qui continuent à se propager dans le monde, continue d’accélérer la ruée vers les vaccins.

Sur le plan de la vaccinatio­n, l’Afrique, jusqu’ici à la traîne pour immuniser son 1,3 milliard d’habitants, a mis les bouchées doubles jeudi, garantissa­nt des centaines de millions de doses pour le continent.

Seule une poignée de pays africains ont commencé à vacciner leur population à ce jour, dont l’Égypte, les Seychelles et Maurice. Et au Maroc, le roi Mohammed VI a été vacciné jeudi, donnant le coup d’envoi à la campagne nationale.

La plupart des pays du continent comptent sur l’Organisati­on mondiale de la santé (OMS) et l’Union africaine (UA) pour s’approvisio­nner. Grâce aux dispositif­s des deux organisati­ons, l’OMS table sur 30 % de la population africaine vaccinée d’ici la fin 2021.

L’UA a annoncé jeudi avoir obtenu 400 millions de doses supplément­aires. Au total, 670 millions de vaccins sont promis à l’Afrique par l’Union.

Ces 400 millions de doses ont été acquises auprès de l’Institut Serum of India (SII), qui produit à grande cadence des vaccins développés par AstraZenec­a et l’Université d’Oxford, pour l’Inde et une grande partie des pays en développem­ent.

Depuis le début de la pandémie, l’Afrique reste officielle­ment l’un des continents les moins touchés par le virus, avec 3,5 millions de cas et 88 000 morts, selon un comptage de l’AFP. Mais la plupart des pays du continent sont frappés par une deuxième vague qui les a forcés à revenir à des mesures sanitaires strictes. Les infections ont augmenté de 50 % au cours des quatre dernières semaines et le nombre de décès a été multiplié par deux, selon l’OMS.

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MARCIO JAMES AGENCE FRANCE-PRESSE Un cimetière de fortune entièremen­t consacré aux victimes de la COVID-19 s’étend de jour en jour, à Manaus, au Brésil.

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