Le Devoir

Michel Venne invoque un « malentendu »

Il nie « catégoriqu­ement » avoir agressé la plaignante

- PROCÈS ISABELLE PORTER À QUÉBEC

Michel Venne affirme qu’il n’a jamais agressé la jeune femme qui a porté plainte contre lui. Invoquant un malentendu, il a raconté mardi avoir demandé conseil à l’ancienne ministre Lise Payette alors que des rumeurs circulaien­t sur ses agissement­s.

« Je le nie catégoriqu­ement », a déclaré au tribunal l’ancien directeur de l’Institut du Nouveau Monde (INM), qui se présente désormais comme un « consultant et boulanger ».

M. Venne fait face à des accusation­s d’agression et d’exploitati­on sexuelle pour des gestes qui auraient été commis à l’été 2008, en marge de l’école d’été de l’INM. La plaignante, qui était âgée de 17 ans à l’époque, a affirmé dans son témoignage qu’il avait tenté de toucher ses parties génitales devant l’endroit où elle logeait et qu’il lui avait touché la cuisse dans un taxi en marge de l’événement. En raison de l’âge de la plaignante au moment des faits, une ordonnance de non-publicatio­n nous empêche de divulguer son identité.

Dans son témoignage mardi matin, Michel Venne a raconté qu’il ne s’était rien passé de particulie­r dans le taxi. « C’était une course en taxi banale comme j’en ai eu des milliers dans ma vie », a-til dit. Toutefois, il a reconnu s’être retrouvé devant la résidence de la jeune femme un soir après une réunion de l’INM. Il a raconté qu’au moment où il s’apprêtait à « lui faire la bise », elle aurait attiré son attention sur « quelque chose au loin » devant elle. C’est alors qu’il a mis son bras « autour de ses épaules », ce qui a mis la jeune femme très mal à l’aise. « J’ai dû causer un malaise en plaçant mon bras autour de ses épaules », a-t-il dit. Parlant d’un « malentendu », il dit qu’elle a pensé à tort qu’il avait cherché à lui faire des avances.

Plus tôt dans son témoignage, M. Venne avait raconté que la jeune femme avait pris l’initiative de lui « faire la bise » à certaines occasions dans le passé. « Elle m’avait fait la bise et m’avait pris dans ses bras », a déclaré l’accusé, qui a affiché un calme constant durant toute la journée.

Un conseil de Lise Payette

L’ancien journalist­e du Devoir a par ailleurs confirmé avoir fait appel à Lise Payette en 2015, alors que des rumeurs selon lesquelles il aurait agressé la présumée victime circulaien­t. « Je voulais lui demander un conseil », a-t-il dit après avoir expliqué qu’il craignait de voir le poste de directeur du Devoir lui échapper en raison des rumeurs. « C’était en train de détruire ma vie, a-t-il dit. J’étais en train de perdre un job que je convoitais. »

C’est alors que Mme Payette a offert de rencontrer la présumée victime, a-t-il raconté, avant d’affirmer qu’il n’était pas question alors de faire signer une lettre à la plaignante. La rencontre entre les deux femmes, a-t-il dit, visait à comprendre « pourquoi » il y avait un tel « décalage » entre ce qu’il avait vécu et ce que la jeune femme rapportait des événements de 2008.

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