Le Devoir

ExxonMobil crée une unité pour les énergies moins polluantes

La pétrolière subit la plus lourde perte annuelle de son histoire

- AGENCE FRANCE-PRESSE LA PRESSE CANADIENNE RESPECTIVE­MENT À WASHINGTON ET À CALGARY

Plombé par la plus lourde perte de son histoire à cause de l’épidémie de COVID-19, le géant américain du pétrole ExxonMobil va réduire ses dépenses d’investisse­ments et développer la commercial­isation d’énergies moins polluantes.

Dans le sillage de la chute de la demande d’or noir et de celle des prix du pétrole, ExxonMobil a accusé une perte de 20,1 milliards de dollars au quatrième trimestre et de 22,4 milliards pour l’ensemble de l’année 2020, la plus lourde perte annuelle de son histoire, contre un bénéfice de 14,3 milliards un an plus tôt.

Sous la pression d’actionnair­es inquiets des effets du changement climatique sur la rentabilit­é de l’entreprise, ExxonMobil a fait savoir qu’il créait un pôle d’activités consacré aux énergies moins polluantes, ExxonMobil Low Carbon Solutions. Cette filiale sera dirigée par un directeur indépendam­ment élu. Le groupe a aussi annoncé un plan d’ici 2025 de réduction d’émissions de gaz à effet de serre dans son exploitati­on, « en conformité » avec les préconisat­ions de l’Accord de Paris, précise-t-il.

« Conditions difficiles »

« L’année qui vient de s’écouler a présenté les conditions de marché les plus difficiles qu’ExxonMobil ait jamais connues », a déclaré le p.-d.g. Darren W. Woods. Mais il assure que, grâce aux économies structurel­les que l’entreprise entend mener, le groupe « en ressortira plus fort ». Ces économies de coûts d’exploitati­on, déjà largement entamées depuis l’année dernière, vont être augmentées de 3 milliards de dollars d’ici 2023.

Les dépenses structurel­les devraient être diminuées de 6 milliards entre 2019 et 2023. Le groupe a déjà prévenu que le nombre de ses employés dans le monde allait reculer de 15 % d’ici fin 2022 comparé à fin 2019.

Négociant le tournant des impératifs du changement climatique, le groupe veut désormais « commercial­iser son vaste portefeuil­le de technologi­es à faible émission de carbone » et se positionne­r en tant que leader dans les techniques de capture et de séquestrat­ion de CO2 « afin de permettre des réductions d’émissions de gaz à effet de serre à grande échelle ».

Perte pour l’Impériale

Sa filiale canadienne, la Pétrolière Impériale a affiché une perte de 1,15 milliard de dollars pour son quatrième trimestre, laquelle comprenait une charge de dépréciati­on hors trésorerie de 1,17 milliard liée à sa décision de ne pas exploiter une bonne partie de son portefeuil­le d’actifs non convention­nels. La perte par action a atteint 1,56 $ pour le plus récent trimestre, ce qui se comparait à un profit de 271 millions, ou 36 cents par action, pour la même période un an plus tôt.

Les produits et autres revenus ont totalisé 6,03 milliards, en baisse par rapport à 8,12 milliards à la même période de l’exercice précédent.

L’Impériale avait averti en décembre qu’elle prévoyait inscrire une charge hors trésorerie d’entre 900 millions et 1,2 milliard, expliquant qu’elle avait réévalué ses plans de développem­ent à long terme pour son portefeuil­le d’actifs non convention­nels de gaz naturel en Alberta, et qu’elle n’avait plus l’intention de développer « une bonne partie » de ces actifs.

La production d’ensemble du plus récent trimestre a atteint en moyenne l’équivalent de 460 000 barils de pétrole brut par jour, un chiffre en hausse par rapport à celui de 398 000 barils par jour du même trimestre en 2019. L’Impériale a profité à ce chapitre d’une production record à son installati­on de sables bitumineux de Kearl. Entre-temps, la production en aval s’est établie en moyenne à 359 000 barils par jour au quatrième trimestre, en hausse par rapport à celle de 321 000 barils par jour au même trimestre en 2019.

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