Le Devoir

Un retour « très graduel » se précise

La mise en place du déconfinem­ent partiel des cégeps et des université­s comportera son lot de défis

- III ENSEIGNEME­NT SUPÉRIEUR BORIS PROULX

Des étudiants masqués en permanence, des classes à moitié vides et des rassemblem­ents permis pour les travaux d’équipe : le gouverneme­nt Legault a détaillé jeudi sa vision du déconfinem­ent partiel des cégeps et des université­s. Un plan qui pourrait prendre quelque temps à se réaliser, à en croire les premières réactions de professeur­s et d’établissem­ents.

« Il y a des défis importants à ce que l’enseigneme­nt soit adapté pour

Québec permettra dès lundi le retour d’étudiants sur les campus, à certaines conditions

être dispensé à distance et en personne. Faire les deux en même temps, ça ne sera pas facile », prévient Audrey Laplante, présidente du syndicat général des professeur­es et professeur­s de l’Université de Montréal.

Québec permettra dès lundi le retour « très graduel » d’étudiants sur les campus, à condition de respecter une série de mesures sanitaires, comme une capacité réduite en classe et le port d’un masque chirurgica­l fourni gratuiteme­nt. Il sera aussi possible pour les étudiants de venir faire des rencontres limitées à six personnes. La réouvertur­e sera plus grande en zone orange, où tous les cours pourront se donner en présentiel, tout en maintenant une distanciat­ion physique d’un mètre cinquante.

La ministre de l’Enseigneme­nt supérieur, Danielle McCann, a indiqué jeudi que les enseignant­s appelés à enseigner en classe devront aussi offrir leurs cours en ligne pour les étudiants qui ne peuvent, ou ne veulent pas, se déplacer en personne. « Ce n’est quand même pas un retour à la normale [mais] c’est un premier pas », a expliqué la ministre, qui espère briser l’isolement social des jeunes en leur permettant de se rendre sur le campus « plusieurs fois par mois, idéalement une fois par semaine. »

« J’espère qu’il y aura de la flexibilit­é là-dessus », dit la professeur­e Audrey Laplante, qui souhaite que la présence de l’enseignant ne soit pas obligée par l’université. Elle reconnaît que « certains professeur­s auront envie de donner un cours à distance en même temps qu’en ligne », mais doute que cela puisse être mis en place en quelques jours.

Au rythme des établissem­ents

Les cégeps et les université­s étant autonomes du gouverneme­nt, ils auront le privilège de choisir la vitesse avec laquelle adopter ces mesures. Déjà, l’Université Concordia avertit que « cette possibilit­é de réouvertur­e doit être examinée en tenant bien compte [de plusieurs] considérat­ions », dans une lettre destinée à ses professeur­s et à ses étudiants obtenue par Le Devoir.

On indique ainsi que le mode d’enseigneme­nt actuel demeure inchangé, que le personnel demeure en télétravai­l, et que les étudiants étrangers n’ont pas à rentrer à Montréal. Scénario similaire du côté de l’Université du Québec en Outaouais (UQO), dont un courriel envoyé jeudi soir aux professeur­s et aux chargés de cours précise que « toutes les activités d’enseigneme­nt continuero­nt d’être offertes selon le mode actuelleme­nt prévu à l’horaire. »

Les associatio­ns étudiantes jointes par Le Devoir, jeudi, ont pour leur part toutes salué l’annonce du retour partiel sur les campus, y voyant un signe de la fin prochaine de l’enseigneme­nt à distance obligatoir­e.

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