Washington se penche sur l’affaire GameStop
Préoccupée par la récente frénésie sur les marchés, la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a rencontré jeudi les principales autorités du secteur
Aux États-Unis, la frénésie sur les marchés financiers a poussé la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, à organiser une rencontre avec les principales autorités du secteur pour discuter de la spéculation massive qui s’est récemment emparée de Wall Street, dans la foulée de la saga GameStop.
Concernée par les évènements des derniers jours, Janet Yellen a convoqué jeudi matin les responsables du régulateur boursier américain (la Securities and Exchange Commission ou SEC), du régulateur des matières premières et agricoles (la Commodities Futures Trading Commission) et de la Banque centrale américaine (Fed). « Nous devons vraiment nous assurer que nos marchés financiers fonctionnent correctement et que les investisseurs sont protégés », a-t-elle déclaré sur la chaîne ABC, lors de sa première interview en tant que secrétaire au Trésor.
Depuis plusieurs jours, le gouvernement Biden et les régulateurs de marché sont pressés d’agir. Aucune décision ni aucune sanction ne sont toutefois attendues dans l’immédiat. « Nous avons besoin de bien comprendre ce qui s’est passé avant d’agir, mais nous examinons très attentivement ces événements », a ajouté M. Yellen sur les ondes d’ABC.
Selon le média Bloomberg, des inspecteurs de la SEC scrutent présentement les réseaux sociaux et les messages sur les forums en ligne pour vérifier si des éléments de fraude
La semaine dernière, l’action de GameStop a fait un bond fulgurant, jusqu’à 347,51 $US à la clôture des marchés le 27 janvier
auraient joué un rôle dans les fluctuations vertigineuses du cours de certaines actions. Vendredi dernier, la SEC avait également annoncé qu’elle examinait la décision de certaines plateformes de courtage en ligne — comme Robinhood — de limiter l’achat de plusieurs actions visées par de la spéculation, ce qui avait déclenché la colère des investisseurs de détail.
GameStop, la chaîne de magasins de jeux vidéo au coeur de la frénésie, fait partie d’une poignée d’entreprises dont les actions ont grimpé en flèche à la fin du mois de janvier. Une horde de petits investisseurs, actifs notamment sur la plateforme Reddit, se sont ligués contre les fonds spéculatifs ayant parié à la baisse sur le prix d’actions comme celle de GameStop ou encore celle d’AMC Entertainement, l’une des plus grandes chaînes de salles de cinéma des États-Unis.
La semaine dernière, l’action de GameStop a fait un bond fulgurant, jusqu’à 347,51 $US à la clôture des marchés le 27 janvier. Mais jeudi, l’action du détaillant poursuivait sa descente entamée lundi pour s’établir à 53,50 $US — en chute de plus de 84 % par rapport à son sommet d’il y a une semaine.
L’action de AMC chutait quant à elle à 7,09 $US, en baisse de 64 % par rapport à son sommet de la semaine dernière.
Musk enflamme encore Twitter
Seulement deux jours après avoir dit qu’il prenait une pause des réseaux sociaux, le dirigeant de Tesla et de SpaceX a de nouveau enflammé la twittosphère jeudi en partageant une série de gazouillis. Elon Musk, suivi par 45,2 millions d’abonnés sur son compte, a été très engagé dans la récente frénésie spéculative entourant les actions visées de la vente à découvert. « Je suis devenu un mème, un destructeur des ventes à découvert », a-t-il écrit jeudi.
L’entrepreneur, qui critique ouvertement les fonds spéculatifs pariant sur la baisse d’actions, s’est notamment impliqué dans l’affaire GameStop en tweetant un lien vers le groupe WallStreetBets sur le forum Reddit, contribuant à l’envolée boursière du spécialiste des jeux vidéo.
Jeudi, le richissime homme d’affaires partageait cette fois des mèmes sur le Dogecoin, contribuant ainsi à faire grimper en flèche de 50 % le prix de la cryptomonnaie. Le « Dogecoin est la cryptomonnaie du peuple » publiait Elon Musk, au milieu d’une flambée de gazouillis.
Le Dogecoin a été créé en 2013 par Jackson Palmer and Billy Markus, en grande partie comme une critique satirique à la frénésie des cryptomonnaies, en reprenant l’image du « doge » (un mème Internet dérivé d’une photo d’un chien de race shiba inu).