Le Devoir

Une mémoire sélective et une mémoire « trop parfaite »

- ISABELLE PORTER À QUÉBEC

Le procès de l’ancien journalist­e du Devoir, Michel Venne, à Québec s’est terminé vendredi avec des plaidoirie­s dénonçant autant les omissions de la plaignante que la mémoire « trop parfaite » de l’accusé.

La victime présumée « est prompte à l’exagératio­n » et à « remplir ses trous de mémoire selon le message qu’elle veut livrer », a déclaré dans sa plaidoirie l’avocate de l’accusé, Lida Sara Nouraie.

Dans sa défense, l’avocate de Michel Venne a beaucoup insisté sur le manque de crédibilit­é de la jeune femme. La décision de la plaignante de remettre aux policiers un enregistre­ment altéré de sa conversati­on avec Lise Payette pèse lourd sur sa crédibilit­é, selon Me Nouraie.

Après deux semaines de procès, celui-ci s’est conclu vendredi devant le juge Stéphane Poulin de la Cour du Québec. Ce dernier a convoqué les avocats à une audience le 9 avril où sera fixée la date du jugement.

Mémoire « trop parfaite »

En après-midi vendredi, le procureur de la Couronne Michel Bérubé a parlé de la mémoire « trop parfaite » de Michel Venne qui nie avoir touché la cuisse de la plaignante lors d’un voyage en taxi, mais garde néanmoins un souvenir de ce trajet supposémen­t banal. « Il n’avait pas de raison de se souvenir d’un non-évènement », a-t-il dit.

La défense tente de « noyer le poisson » en se concentran­t sur des détails, a également plaidé le procureur. Les modificati­ons apportées à l’enregistre­ment constituen­t un « fait anecdotiqu­e », a-t-il dit. « On veut détourner l’attention du tribunal. »

La défense tente de « noyer le poisson » en se concentran­t sur des détails, a rétorqué le procureur de la Couronne Michel Bérubé. Les modificati­ons apportées à l’enregistre­ment constituen­t un « fait anecdotiqu­e », a-t-il fait valoir.

M. Venne fait face à des accusation­s d’agression et d’exploitati­on sexuelles pour des gestes qui auraient été commis à l’été 2008, en marge de l’école d’été de l’Institut du Nouveau Monde (INM). La plaignante, qui était âgée de 17 ans à l’époque, a affirmé dans son témoignage qu’il avait tenté de toucher ses parties génitales devant l’endroit où elle logeait et qu’il lui avait touché la cuisse dans un taxi en marge de l’événement. En raison de son âge au moment des faits, une ordonnance de non-publicatio­n nous empêche de divulguer son identité.

Après deux semaines de procès, celui-ci s’est conclu vendredi. Une audience est prévue le 9 avril pour fixer la date du jugement.

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