Dialogue de sourds entre Washington et Téhéran
Joe Biden a prévenu qu’il ne ferait pas le premier pas vers l’Iran en levant les sanctions américaines, comme l’ont encore réclamé dimanche les dirigeants iraniens, dans un duel à distance qui présage d’une reprise du dialogue très difficile.
Interrogé par la chaîne CBS sur la possibilité de lever les sanctions pour convaincre Téhéran de revenir à la table des négociations afin de sauver l’accord sur le nucléaire iranien, le président Biden a clairement répondu : « Non ». Et à la journaliste qui lui demandait si les Iraniens devaient « d’abord cesser d’enrichir de l’uranium », il a répondu avec un hochement de tête.
Les États-Unis et les autres grandes puissances (Chine, Russie, Allemagne, France et Royaume-Uni) ont conclu en 2015 un accord avec l’Iran censé l’empêcher de se doter de la bombe atomique. Mais Donald Trump a retiré Washington de cet accord trois ans plus tard, jugeant qu’il était insuffisant sur le plan nucléaire et aussi pour contrer les autres « activités déstabilisatrices » de la République islamique.
L’ex-président a rétabli puis durci toutes les sanctions contre l’Iran. Téhéran a, en retour, commencé à s’affranchir de ces restrictions.
Joe Biden a promis de revenir dans l’accord de 2015, à la condition que l’Iran renoue d’abord avec ses engagements. Depuis qu’il est entré à la MaisonBlanche le 20 janvier, la communauté internationale attend de savoir comment il entend tenir sa promesse.
Or, le président s’est montré intraitable sur la marche à suivre, et le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a également campé sur ses positions. « Les États-Unis doivent entièrement lever les sanctions, dans la pratique et non sur le papier », a affirmé dimanche l’ayatollah dans un discours télévisé, assurant qu’il s’agit là de « la politique définitive » de l’Iran.
Les ÉtatsUnis doivent entièrement lever les sanctions, dans la pratique et non sur le papier
ALI KHAMENEI