Une nouvelle épidémie d’Ebola en RDC ?
Le virus a fait une nouvelle victime, trois mois après la fin officielle de la onzième épidémie dans le pays
Trois mois après la déclaration de la fin d’une épidémie précédente, le virus Ebola a fait une nouvelle victime en République démocratique du Congo (RDC), où l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a dépêché une équipe d’épidémiologistes.
Il y a une « résurgence » du virus Ebola dans l’est de la RDC, a confirmé à la télévision nationale dimanche le ministre congolais de la Santé, Eteni Longondo, précisant que le cas mortel a été localisé dans la zone de Biena, dans le Nord-Kivu.
La victime est une cultivatrice dont l’époux a survécu à la maladie. Le 1er février dernier, elle a présenté « les signes typiques » du virus Ebola, a aussi fait savoir le ministre. Elle est décédée deux jours plus tard.
L’analyse de l’échantillon du sang de la femme prélevé avant sa mort a abouti à un résultat positif au virus Ebola, a confirmé de son côté le ministère de la Santé. Des épidémiologistes de l’OMS ont ainsi été envoyés sur le territoire de Butembo, où se trouve le village de Biena, pour enquêter. Pour l’heure, « plus de 70 contacts ont été identifiés », a précisé dimanche le bureau Afrique de l’OMS par voie de communiqué.
« La désinfection des sites visités par le patient est également en cours », a aussi indiqué l’OMS, rappelant que Butembo « était l’un des épicentres de la précédente épidémie d’Ebola dans l’est de la RDC » et qu’il « n’est pas rare que des cas sporadiques surviennent après une épidémie majeure ».
Ce nouveau cas a été enregistré après l’annonce, le 18 novembre 2020, de la fin officielle de la onzième épidémie d’Ebola dans la province de l’Équateur, dans le nord-ouest, qui a causé la mort de 55 personnes sur 130 cas recensés. Le dernier malade d’Ebola avait été déclaré guéri dans cette province congolaise le 16 octobre 2020.
Risque « permanent »
Dimanche, le ministre Eteni Longondo n’a pas déclaré la douzième épidémie d’Ebola. Mais il avait prévenu mi-novembre que « le risque élevé de résurgence [d’Ebola] reste permanent » en RDC.
La dixième épidémie d’Ebola, la plus meurtrière en RDC, a été déclarée le 1er août 2018 dans l’est du pays. Sa fin a été officiellement déclarée le 25 juin 2020. Le virus a infecté 3481 personnes. De ce nombre, 2299 ont succombé à la maladie, laissant 1162 survivants, selon des chiffres de l’OMS.
Pour enrayer cette dixième épidémie, la RDC avait eu recours pour la première fois à la vaccination sur plus de 320 000 personnes dans cette zone instable, avec deux vaccins de deux laboratoires différents (Merck et Johnson & Johnson). La même stratégie avait été utilisée pour venir à bout de la onzième épidémie, qui s’était déclarée dans une région difficile d’accès de la province de l’Équateur dans le nord-est.
Identifié en 1976 par Peter Piot et une équipe internationale dont faisait partie le professeur congolais Muyembe, le virus Ebola se transmet à l’humain par des animaux infectés. La transmission humaine se fait par les liquides corporels, avec pour principaux symptômes des fièvres, vomissements, saignements et diarrhées.
La RDC fait aussi face à la pandémie de COVID-19, avec 23 599 cas et 681 décès.
La République démocratique du Congo a traversé 11 épidémies d’Ebola jusqu’à ce jour. La dernière a tué tout près de 2300 personnes.