Les Montréalais de PixMob animent le stade du Super Bowl
L’entreprise montréalaise a illuminé la foule au spectacle de la mi-temps. Elle devait rendre dynamique un stade plus qu’à moitié vide.
Pour une deuxième année de suite, l’entreprise montréalaise PixMob a illuminé la foule dimanche soir au spectacle de la mi-temps du Super Bowl. Mais cette fois-ci, elle devait rendre dynamique un stade plus qu’à moitié vide. « Notre mission, cette fois-ci, est en quelque sorte de remplir le stade », avait indiqué le président de PixMob, Jean-Olivier Dalphond, lors d’une entrevue en amont du plus grand événement de football américain.
Les quelque 25 000 spectateurs du stade Raymond James, à Tampa en Floride, portaient des bracelets PixMob à lumières DEL (diodes électroluminescentes) multicolores, faits en plastique recyclé. Environ 30 000 sièges étaient quant à eux occupés par des effigies en carton d’amateurs de football. Des rondelles lumineuses de PixMob ont donc été apposées sur ces mannequins.
« Habituellement, les gens lèvent les bras, et ça fait un beau scintillement. Cette année, pour créer une autre forme de mouvement, on utilise un type de projecteur qui se déplace et qui crée des traînées de lumière. Donc on est capables de créer des vagues et des effets de halos qui grandissent », explique M. Dalphond, fier de son équipe réduite de quatre personnes qui a géré ce projet en Floride.
Ces jeux de lumière étaient conçus comme une chorégraphie afin d’accompagner la performance du chanteur canadien The Weeknd. Deux autres effets étaient l’oeuvre de PixMob : des masques avec les yeux brillants pour certains musiciens sur scène et des balises lumineuses portées par 300 danseurs sur le terrain.
Une année difficile
Cette commande pour le Super Bowl était plus que bienvenue en cette année difficile pour l’entreprise montréalaise spécialisée dans l’illumination de foules lors de spectacles, comme ceux de Taylor Swift et des Spice Girls. « Je l’ai su le 31 décembre. J’ai été content tout seul chez moi, j’ai crié de joie dans le vide. C’était très 2020 comme moment », raconte le président.
Peu après le Super Bowl 2020, lorsque la pandémie a rejoint l’Amérique du Nord, PixMob a perdu tous ses contrats les uns après les autres. « Rien ne s’est passé jusqu’à la fin de l’été, où on a eu des spectacles en Australie pour la Coupe du monde de cricket. »
L’entreprise a relevé ses manches pour se trouver une nouvelle utilité en pandémie. « On a donné le mandat à dix équipes de quatre personnes de trouver un nouveau produit. On en a essayé dix et il y en a un qui a vraiment fonctionné », rapporte M. Dalphond. Ce produit, c’est le dispositif de recherche de contact Safeteams, destiné à être porté par des employés d’usine. Il enregistre les contacts entre deux personnes à deux mètres ou moins. « S’il y a un cas de COVID-19, on va sur une plateforme en ligne et on peut savoir, en un clic, qui a été en contact avec qui », explique M. Dalphond. Environ 15 000 employés, dont ceux de CocaCola au Canada, utilisent cette technologie. « Cela fonctionne tellement bien qu’on est en train de recruter, on a ouvert 14 postes », ajoute-t-il.
PixMob envisage maintenant de développer le créneau du suivi de marchandises, même si tout cela ne compense pas la perte de ses activités principales, les spectacles, qui, la compagnie l’espère, seront de retour en 2022.
Habituellement, les gens lèvent les bras, et ça fait un beau scintillement. Cette année, pour créer une autre forme de mouvement, on utilise un type de projecteur qui se déplace et qui crée des traînées de lumière. Donc on est capables de créer des vagues et des effets de halos qui grandissent.
JEAN-OLIVIER DALPHOND