Le Devoir

Robert Dean, un ardent défenseur du plein-emploi

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Le décès de Robert Dean marque le départ d’un de ces anglophone­s progressis­tes, issus de la Révolution tranquille, qui s’identifiai­ent aux aspiration­s nationalis­tes et sociales-démocrates des Québécois et les partageaie­nt entièremen­t. Homme de famille et dirigeant syndical au sein de la FTQ, c’est de son engagement politique, à titre de député et de ministre du gouverneme­nt de René Lévesque, de 1981 à 1985, que je veux témoigner aujourd’hui.

Le mot plein-emploi résume à lui seul l’idéal qui l’a habité au cours de sa vie politique. Il faut rappeler que les enjeux du marché du travail des années 1980 étaient bien différents de ceux d’aujourd’hui. Alors que nous faisons actuelleme­nt face à une pénurie de main-d’oeuvre, en 1982, le taux de chômage au Québec a connu le triste record de 16 % pour cette décennie.

Robert Dean avait l’obsession du chômage. Il considérai­t qu’il était un frein majeur à l’épanouisse­ment des individus et des familles. En plus d’appauvrir les gens, le chômage était selon lui la source de multiples désordres sociaux et de maladies, tant mentales que physiques. Pour Robert Dean, le chômage portait une atteinte directe à la dignité des Québécois qui le subissait.

C’est pourquoi il accueillit avec l’humilité et l’enthousias­me qui le caractéris­aient le défi que lui confia René Lévesque, en 1984, de créer un secrétaria­t à l’Emploi et à la Concertati­on, mission que Pierre Marc Johnson, devenu premier ministre, réitéra. Robert Dean rêva, dès lors, de tables sectoriell­es où patrons et représenta­nts des travailleu­rs s’assoiraien­t ensemble pour redessiner le marché du travail et uniraient leurs forces pour vaincre le chômage. Le temps a manqué et sûrement, aussi, la volonté des uns et des autres de le faire.

Reposez en paix, cher Monsieur Dean. Francine La Haye, directrice de cabinet du ministre en 1984 et 1985

Le 5 février 2021

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