Le Devoir

Martine Desjardins, un regard différent à la FPJQ

La nouvelle directrice générale souhaite redresser les finances de la Fédération profession­nelle des journalist­es du Québec et y instaurer une saine gestion

- JOURNALISM­E ANNABELLE CAILLOU

La récente nomination de Martine Desjardins à la direction générale de la Fédération profession­nelle des journalist­es du Québec (FPJQ) a créé la surprise dans le milieu journalist­ique, habitué de voir un membre de la profession occuper ce poste. Mais l’ancienne militante étudiante et ex-candidate pour le Parti québécois compte bien faire de son parcours différent un atout pour la fédération aux prises avec des problèmes de gouvernanc­e ces derniers mois.

« Je suis consciente que je ne connais pas tous les enjeux du milieu ni la réalité du quotidien d’un journalist­e puisque je ne l’ai jamais été, mais j’apprends vite. […] Je peux aussi apporter un regard différent sur la gouvernanc­e, la saine gestion, les politiques publiques », soutient Martine Desjardins, qui découvre ses nouvelles fonctions graduellem­ent depuis la semaine dernière.

Se retrouver à la tête de la FPJQ est pour elle aussi une surprise. En entrevue avec Le Devoir, elle raconte avoir été sollicitée directemen­t par la Fédération juste avant les fêtes de fin d’année alors qu’elle était encore directrice générale du Mouvement national des Québécoise­s et Québécois (MNQ). « Je n’étais pas du tout en processus de changement d’emploi, mais j’ai décidé d’envoyer mon CV et de passer une entrevue, juste pour voir, confie-t-elle. Finalement, l’équipe m’a plu, les objectifs de la FPJQ me rejoignent et les défis à relever sont stimulants. J’ai décidé de faire le saut. »

Bien qu’elle n’ait pas évolué dans le milieu journalist­ique — contrairem­ent à tous ses prédécesse­urs —, Martine Desjardins estime que son expérience à titre de directrice générale du MNQ ces cinq dernières années et comme présidente de la Fédération étudiante universita­ire du Québec (FEUQ) en 2012 est un atout pour la FPJQ, qui a besoin d’un coup de main pour redresser ses finances et instaurer une saine gestion. « Mes fonctions venaient avec la gestion d’un budget plus élevé que celui de la Fédération ainsi que la gestion d’une plus grande équipe. J’ai aussi très vite compris l’importance d’écouter ses membres pour bien les représente­r », fait-elle valoir.

Rappelons qu’un rapport de l’Institut sur la gouvernanc­e d’organisati­ons privées et publiques (IGOPP) avait soulevé des failles dans la gouvernanc­e de la FPJQ, en août dernier, mentionnan­t même une « perte du lien de confiance entre le conseil d’administra­tion et la direction générale ». Dans cette ambiance pour le moins tendue, l’ancienne directrice générale, Catherine Lafrance, a présenté sa démission quelques semaines plus tard et a quitté ses fonctions en octobre.

« Depuis, toute la permanence a changé, des membres du [conseil administra­tif] aussi. On va apprendre à travailler ensemble dans les prochaines semaines, mais déjà, ça se passe bien, je trouve l’équipe très ouverte et dynamique », dit Mme Desjardins, qui compte faire de sa priorité l’établissem­ent de règles budgétaire­s claires afin de mener la Fédération dans « une situation enviable d’ici la fin de l’année ».

Connaissan­ces du milieu

Elle indique également avoir une bonne connaissan­ce des médias, qu’elle a acquise notamment dans ses collaborat­ions comme commentatr­ice politique à LCN et à Télé-Québec, ainsi que comme chroniqueu­se au micro du 98,5 FM et dans les pages du Journal de Montréal entre 2013 et 2014.

C’est aussi une grande consommatr­ice d’informatio­ns depuis son implicatio­n dans le mouvement étudiant en 2012. Elle est abonnée à plusieurs médias écrits, elle aime approfondi­r des sujets en visionnant des reportages télévisés et fait jouer la radio en permanence chez elle.

« J’ai un grand respect et une grande admiration pour le métier de journalist­e. La liberté de la presse et le droit du public à l’informatio­n sont pour moi des enjeux cruciaux dans une démocratie », poursuit-elle.

De son côté, le président de la FPJQ, Michaël Nguyen, tient à rassurer les membres inquiets par les anciennes implicatio­ns politiques de Martine Desjardins, qui a été candidate pour le PQ dans Groulx en 2014. « Je reste le porteparol­e de la Fédération, dit-il. Même si la directrice générale contribue aux prises de position, cela reste du ressort du conseil administra­tif. »

« [Martine Desjardins] a une expérience fine de comment fonctionne un OBNL. Elle a aussi les connaissan­ces nécessaire­s et l’expérience pour défendre la FPJQ auprès des acteurs politiques ou en commission­s parlementa­ires. Je n’ai aucune inquiétude », souligne le président.

 ?? JACQUES NADEAU LE DEVOIR ?? Bien qu’elle n’ait pas évolué dans le milieu journalist­ique, Martine Desjardins estime que son expérience à titre de directrice générale du MNQ ces cinq dernières années et comme présidente de la FEUQ en 2012 est un atout pour la FPJQ, qui a besoin d’un coup de main pour redresser ses finances et instaurer une saine gestion.
JACQUES NADEAU LE DEVOIR Bien qu’elle n’ait pas évolué dans le milieu journalist­ique, Martine Desjardins estime que son expérience à titre de directrice générale du MNQ ces cinq dernières années et comme présidente de la FEUQ en 2012 est un atout pour la FPJQ, qui a besoin d’un coup de main pour redresser ses finances et instaurer une saine gestion.

Newspapers in French

Newspapers from Canada