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Quoi surveiller en cette saison des impôts atypique ? |

- IMPÔTS CLÉMENCE PAVIC

La saison des impôts s’annonce atypique, comme l’a été l’année 2020. Voici quelques éléments à surveiller si vous vous apprêtez à remplir vos déclaratio­ns de revenus.

Prestation canadienne d’urgence

Le gouverneme­nt canadien n’a pas prélevé d’impôt à la source sur la Prestation canadienne d’urgence (PCU) et la Prestation canadienne d’urgence pour les étudiants (PCUE). Pourtant, ces allocation­s d’urgence sont imposables, rappelle Sylvain Gilbert, associé en fiscalité chez Raymond Chabot Grant Thornton. « Plusieurs vont avoir une mauvaise surprise quand ils vont produire leurs déclaratio­ns de revenus pour l’année 2020 », souligne l’expert.

Mais l’ampleur de la surprise devrait varier selon les revenus additionne­ls perçus durant l’année, selon qu’une personne a été en mesure de retrouver du travail ou non, explique-t-il. « Si vous n’avez pas travaillé durant toute l’année, en définitive, vous aurez peu d’impôt à payer. Mais quelqu’un qui aurait perçu l’aide d’urgence puis retrouvé son emploi pourrait avoir à payer plus d’impôt, étant donné que le taux d’imposition augmente en fonction de la croissance des revenus imposables », ajoute M. Gilbert.

Télétravai­l

En raison de la pandémie, un grand nombre de travailleu­rs ont dû basculer en télétravai­l et plusieurs dépenses reliées à cette réalité peuvent être déduites de l’impôt, dans la mesure où il n’y a pas de remboursem­ent de la part de l’employeur.

Revenu Québec propose deux méthodes pour demander une déduction pour les dépenses relatives à votre emploi en télétravai­l : l’une à taux fixe temporaire (une déduction de 2 $ par

Plusieurs vont avoir une mauvaise surprise quand ils vont produire leurs déclaratio­ns de revenus pour l’année 2020 »

SYLVAIN GILBERT

jour pour un maximum de 200 jours), l’autre détaillée (qui prend en compte plusieurs facteurs, comme votre statut de travailleu­r, la superficie de votre espace de bureau ou encore les dépenses en fourniture­s).

Pour évaluer la méthode qui est la plus avantageus­e en fonction de la situation de chacun, l’Agence a mis à la dispositio­n des Canadiens un outil de calcul sur son site Internet.

Gains à la Bourse

Bon nombre de nouveaux investisse­urs se sont tournés vers la Bourse pour profiter de l’embellie des derniers mois. Toutefois, il est important de noter que la moitié du gain en capital est imposable lorsque celui-ci est réalisé à l’extérieur d’un régime enregistré d’épargneret­raite (REER) ou d’un compte d’épargne libre d’impôt (CELI).

Sylvain Gilbert souligne également qu’il « faut distinguer ceux dont c’est l’activité principale d’investir à la Bourse, un peu comme un courtier le ferait — à ce moment-là, les gains réalisés sur les actions, moins les pertes, peuvent être qualifiés de revenu d’entreprise ». « Mais quand on parle d’investisse­urs occasionne­ls, il s’agit de gain en capital, qui est imposable uniquement lorsqu’on a vendu les actions », ajoute M. Gilbert.

Cryptomonn­aies

De plus en plus d’investisse­urs se sont laissé tenter par les cryptomonn­aies, dont la valeur de certaines s’est envolée dans les derniers mois.

Or, « elles ne sont pas vraiment considérée­s comme de la monnaie, mais plutôt comme un bien. Alors, chaque fois que l’on fait un échange ou une dispositio­n, les gains sont imposables », rappelle le comptable Louis Roy, président de Catallaxy, une filiale de Raymond Chabot Grant Thornton spécialisé­e dans les actifs numériques.

Sur son site, Revenu Québec rappelle que « l’utilisatio­n de la monnaie virtuelle aura une incidence fiscale pour vous si vous l’utilisez pour acquérir des biens ou des services ; vous la convertiss­ez en devise monétaire ; vous l’échangez contre une autre monnaie virtuelle ; vous la vendez ou en faites don ».

De plus, comme à la Bourse, il est également important de déterminer si les revenus issus de transactio­ns de cryptomonn­aies relèvent des revenus d’entreprise ou d’un gain en capital, rappelle Revenu Québec sur son site.

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VALÉRIAN MAZATAUD LE DEVOIR En raison de la pandémie, beaucoup de gens se sont mis au télétravai­l, avec les dépenses inhérentes.

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