Le Devoir

SNC-Lavalin abandonne ses activités pétrole et gaz

Elle accélère son recentrage vers les services d’ingénierie et la gestion de projets

- JULIEN ARSENAULT

En dépit de progrès visant à redresser sa division déficitair­e des ressources, SNC-Lavalin a décidé d’accélérer son recentrage vers les services d’ingénierie et la gestion de projets en laissant aller ses activités pétrolière­s et gazières.

La multinatio­nale québécoise s’est entendue avec Kentech Corporate Holdings, établie à Dubaï, pour un prix qui n’a pas été dévoilé, mais qui devrait se traduire par un « gain » après la clôture de la transactio­n. Entre-temps, SNC-Lavalin comptabili­sera une charge oscillant entre 250 millions et 295 millions.

Parallèlem­ent, la firme comptabili­sera des provisions de 480 millions au quatrième trimestre à la suite d’un examen approfondi des contrats à prix fixe du carnet de commandes, d’une révision à la baisse de ses réclamatio­ns commercial­es et d’une réévaluati­on à la hausse de ses dépenses.

« Nous sommes en mesure de réduire rapidement nos risques en délaissant les contrats à prix fixe dans le secteur pétrolier et gazier et de diminuer considérab­lement les obligation­s de livraison et de garantie sur tous les contrats en cours », a souligné le président et chef de la direction de SNC-Lavalin, Ian Edwards, au cours d’une conférence téléphoniq­ue avec les analystes.

En prenant les commandes de l’entreprise de manière intérimair­e en juin 2019, celui-ci avait rapidement décidé que le temps était venu de délaisser les contrats de constructi­on à prix forfaitair­es, pour lesquels les promoteurs absorbent généraleme­nt les dépassemen­ts de coûts, au profit des services d’ingénierie.

Kentech héritera ainsi d’un carnet de commandes d’environ 745 millions et de 7100 employés. Les activités vendues représente­nt 90 % des revenus de 988 millions générés par le segment des ressources au cours des neuf mois terminés le 30 septembre.

SNC-Lavalin avait signalé, en août dernier, qu’elle étudiait ses options à l’égard de son secteur des ressources lorsqu’elle avait annoncé une restructur­ation visant à réduire les activités de ce segment, notamment en quittant 21 des 30 pays où elle était présente. M. Edwards a expliqué que la firme avait l’intention de demeurer présente dans ce secteur, mais que des acquéreurs ont cogné à sa porte. « Nous avons évalué les options de conserver les activités ou de nous en départir, a-t-il dit. Nous pensons que […] nos efforts seront mieux déployés à faire de SNC-Lavalin une entreprise prospère dans l’ingénierie. » La présence de l’entreprise dans le segment des ressources se limitera désormais au secteur minier.

Entre-temps, les perturbati­ons provoquées par la pandémie de COVID19 continuent de faire dérailler les plans de SNC-Lavalin, qui pilote trois projets d’infrastruc­ture de train léger au Canada, dont le Réseau express métropolit­ain (REM).

Des pertes de productivi­té se traduiront par un impact négatif de 90 millions au dernier trimestre de l’exercice. Les restrictio­ns au Québec et en Ontario limitent le nombre de travailleu­rs qui peuvent se trouver simultaném­ent sur les chantiers, a expliqué M. Edwards.

La multinatio­nale québécoise s’est entendue avec Kentech Corporate Holdings, établie à Dubaï, qui devrait se traduire par un « gain » après la clôture de la transactio­n

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