Laurent Dubreuil champion du monde au 500 mètres
Laurent Dubreuil peut dire mission accomplie. Arrivé aux Pays-Bas le mois dernier pour les deux seules Coupes du monde de patinage de vitesse longue piste au calendrier avant les Championnats du monde, il avait de modestes attentes. Il reviendra au pays dans les prochains jours avec le titre de champion du monde de sprint et quatre médailles en Coupe du monde.
Le Lévisien de 28 ans est devenu, vendredi, le premier Canadien à gagner un titre mondial au 500 mètres depuis Jeremy Wotherspoon, qui l’a réalisé à trois reprises, en 2003, 2004 et 2007.
Auteur d’un impressionnant chrono de 34,39 secondes — de loin son meilleur cette saison sur la distance —, il a devancé le Russe Pavel Kulizhnikov (34,54), champion du monde en titre et détenteur du record du monde, et le Néerlandais Dai Dai N’tab (34,62).
« C’est un rêve de jeunesse qui se concrétise pour moi », a reconnu Dubreuil en entrevue quelques heures après sa course.
Quand l’annonceur local a donné son temps au micro, Dubreuil a poussé un puissant cri et il s’est frappé la poitrine en guise de satisfaction.
« Je ne savais pas encore que j’allais gagner, car il restait encore deux courses, a-t-il poursuivi. Mais je me doutais qu’avec ce temps-là, j’avais de bonnes chances. Le chrono, c’est une chose, mais de la façon dont j’ai patiné, je savais que c’était vraiment très bon. C’était vraiment un cri qui venait des tripes. »
Même s’il n’a chaussé les patins qu’à quelques reprises depuis le début de la pandémie, Dubreuil couronne une très bonne saison avec quatre médailles (deux d’argent, deux de bronze) en six courses en Coupe du monde, en plus de l’or aux mondiaux. Le principal intéressé ne s’en étonne pas.
« Je devrais peut-être. En venant ici [aux Pays-Bas], je savais que physiquement, j’avais des jambes comme jamais.
« Nous avons été capables de nous préparer physiquement, c’est techniquement que c’est plus difficile. Mais de la façon dont je me suis senti lors d’un camp d’entraînement au mois d’août et ensuite lors d’un deuxième en novembre, les deux seules fois où nous avons chaussé les patins, je savais que ça ne me prendrait pas trop de temps pour retrouver mon niveau. Et dès la première Coupe du monde, j’ai gagné une médaille au 500 m. »
Poursuite par équipes
Le Canada a par ailleurs ajouté des médailles d’argent en poursuite par équipes. Après avoir remporté deux médailles d’or à la Coupe du monde en début de saison, Valérie Maltais, de Saguenay, et les Ottaviennes Ivanie Blondin et Isabelle Wiedemann ont terminé au deuxième rang de la poursuite par équipe chez les dames.
Les Néerlandaises, Ireen Wüst, Irene Schouten et Antoinette de Jong — qui s’étaient contentées de l’argent aux deux étapes de la Coupe du monde — l’ont emporté, devançant de justesse leurs rivales à la ligne d’arrivée, par une marge de 0,17 seconde. Les Russes ont pris la troisième place.
« Je pense que nous devrions être fières de ce que nous avons accompli avec les cartes qui nous ont été distribuées avant cette saison, a confié Blondin. Si vous m’aviez dit avant d’arriver ici que nous aurions l’argent et que nous serions à moins de deux dixièmes des Néerlandaises, j’aurais ri et je n’y aurais pas cru. Il y a beaucoup de points positifs à retenir de cette performance. »
Les Albertains Ted-Jan Bloemen et Connor Howe, ainsi que le Torontois Jordan Belchos se sont classés deuxièmes de la poursuite masculine en 3 minutes 41,711 s, derrière les PaysBas (3 minutes 41,429 s). « Il était évident dès le départ que cette équipe travaillait bien ensemble, a confié Bloemen. Cela semble très prometteur en vue de la saison olympique, où nous serons en mesure de bien mieux nous préparer par rapport à nos adversaires. »
Les Championnats du monde se poursuivent samedi avec les finales du 1000 m et du départ groupé.
Le chrono, c’est une chose, mais de la façon dont j’ai patiné, je savais que c’était vraiment très bon. C’était vraiment un cri qui venait des tripes. LAURENT DUBREUIL