Le Devoir

Québec mise sur les activités à faible risque pour la relâche

- MARCO BÉLAIR-CIRINO À QUÉBEC

Le premier ministre François Legault a dévoilé mardi soir « une petite liste d’activités pour occuper […] les enfants » durant leur semaine de relâche scolaire. Les sorties au cinéma y apparaisse­nt, mais pas les sorties au théâtre et au concert.

Pourquoi ? a demandé Le Devoir en conférence de presse mardi soir. « Les enfants vont souhaiter aller voir un film, ça c’est la première chose », a répondu du tac au tac M. Legault, tout en reconnaiss­ant que « le risque, dans un cinéma et un théâtre, est pas mal similaire » au temps de la COVID-19.

« On doit limiter le nombre d’ouvertures et on a choisi celles qui donnent un coup de main aux familles », a-t-il poursuivi, avant de rappeler qu’un million d’enfants se trouveront en congé au même moment, fin février ou début mars. « Je pense qu’on peut occuper plus d’enfants avec des salles de cinéma. » Si certains propriétai­res se disaient prêts à les accueillir (voir autre texte en page A 3), d’autres ont évoqué la possibilit­é de laisser leurs établissem­ents fermés, outrés d’apprendre qu’ils ne pourront pas vendre de nourriture, y compris de maïs soufflé.

Le chef du gouverneme­nt juge par ailleurs « pas très réaliste » de monter des spectacles à temps pour le coup d’envoi de la relâche scolaire, le vendredi 26 février prochain. « Mais, je veux rouvrir tous les théâtres », a-til fait valoir.

En plus de confirmer la réouvertur­e prochaine des cinémas dans les zones rouges, M. Legault a annoncé mardi soir celle des piscines et des arénas, où les activités libres en solo, en duo ou en famille pourront reprendre dans moins de 10 jours.

Le directeur national de santé publique, Horacio Arruda, a souligné que ces mesures d’assoupliss­ement trouvent leur origine au sein de son équipe.

« Ça vient de la Santé publique », a-t-il lancé sans que le premier ministre lui demande. Ces « activités différente­s » jugées « à faible risque » de devenir des super-propagateu­rs de la COVID19 permettron­t d’améliorer ou à tout le moins de préserver la santé mentale des enfants, est-il persuadé.

La Santé publique a aussi autorisé la reprise d’activités extérieure­s, dont la marche, le ski et le patin, en groupes de huit personnes ou moins.

Le couvre-feu sera toutefois maintenu dans les zones rouges (dès 20 h) et dans les zones orange (dès 21 h 30).

D’autre part, la région de l’Outaouais, où 97 nouvelles personnes atteintes de la COVID-19 ont été recensées du 7 au 13 février dernier, passera en zone orange lundi prochain, a indiqué M. Legault mardi soir. La situation y est « stable », a-t-il dit, tout en précisant que les autres régions où la COVID-19 bat aussi en retraite demeureron­t en zone rouge « par prudence ». « On a quelques semaines difficiles devant nous. […] Si on ne fait pas attention, le nombre de cas pourrait exploser », a-til indiqué, après avoir montré du doigt les « fameux variants » de SRASCoV-2. À ce jour, 16 cas de variants ont été recensés tandis que 86 autres sont toujours « sous examen », a indiqué le ministre de la Santé, Christian Dubé, mardi soir.

Les policiers auront à l’oeil les Québécois qui passeront la semaine de relâche au chalet, a aussi averti le chef du gouverneme­nt mardi soir.

Les forces de l’ordre mèneront des opérations ciblées dans des lieux de villégiatu­re aux quatre coins du Québec

afin de tuer dans l’oeuf tout rassemblem­ent de personnes appartenan­t à plus d’une bulle familiale. « On va demander aux policiers de surveiller de façon spéciale les endroits où il y a beaucoup de tourisme. Ça veut dire des hôtels, des chalets. Le but, c’est de s’assurer que les consignes sont suivies, en particulie­r [celles-ci :] garder la même bulle familiale [et] respecter le couvre-feu », a expliqué M. Legault. Il craint une poussée de la COVID-19 au Québec à la faveur de contacts interdits durant la semaine de relâche semblable à celle observée durant la période des Fêtes. « Si vous êtes pris dans un rassemblem­ent privé avec des personnes qui ne sont pas de la même adresse, vous êtes passible d’une amende », a répété le premier ministre.

Pas de barrages routiers

L’équipe de François Legault a toutefois abandonné l’idée d’ériger des barrages routiers policiers entre des régions de différente­s couleurs ou encore entre le Québec et l’Ontario. Elle juge « plus efficace » de les charger de la surveillan­ce du couvre-feu : une mesure « très efficace » pour freiner la progressio­n de la COVID-19, selon lui. Les policiers pourraient interpelle­r des automobili­stes ici et là afin de leur « déconseill­er fortement » de voir du pays.

Le premier ministre a également demandé une nouvelle fois aux parents de s’abstenir de confier la garde de leurs enfants pendant la semaine de relâche aux grands-parents, jugés plus vulnérable­s de développer des symptômes graves de la COVID-19. « Je veux être très clair : c’est la dernière chose qu’il faut faire. »

La semaine de relâche ne doit pas prendre les allures d’une semaine de relâchemen­t, a souligné à gros traits M. Legault mardi soir. « Moi aussi, je suis très, très tanné de parler de la pandémie, puis j’aimerais ça parler d’autre chose, mais, à un moment donné, on n’a pas le choix. On n’a pas le choix », a-t-il insisté.

À l’instar du premier ministre, le Dr Arruda s’est dit « tanné » des règles sanitaires en vigueur, près d’un an après l’arrivée de la COVID-19 en sol québécois. « Ce sont les derniers kilomètres du marathon », a-t-il illustré mardi soir.

On a quelques semaines difficiles devant nous. […] Si on ne fait pas attention, le nombre de cas pourrait exploser.

FRANÇOIS LEGAULT »

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JACQUES NADEAU LE DEVOIR La menace des variants planant toujours, le gouverneme­nt a souligné l’importance de continuer de suivre les mesures en place.

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