Nouveau record de ventes de maisons au pays en janvier
Les Canadiens n’ont pas laissé la COVID ou la faiblesse de l’offre de logements à vendre les empêcher d’affluer sur le marché immobilier en janvier. En effet, ils se sont emparés d’un nombre record de maisons et ont déboursé davantage que les années précédentes.
Le nombre de transactions a augmenté de 35,2 % par rapport au mois de janvier 2020, et de 2 % par rapport au mois de décembre, a indiqué mardi l’Association canadienne de l’immeuble (ACI). L’augmentation survient au moment où le ratio des ventes nationales aux nouvelles inscriptions est passé à 90,7 %, son niveau le plus élevé jamais enregistré. Le record mensuel précédent, de 81,5 %, avait été établi il y a 19 ans. On comptait seulement 1,9 mois d’inventaire à l’échelle canadienne à la fin de janvier, soit le niveau le plus bas jamais enregistré.
Les conditions du marché ont été poussées à des niveaux records en janvier parce que beaucoup de Canadiens ont retardé la mise en vente de leur maison au milieu de la pandémie, laissant moins d’options aux acheteurs, a souligné l’ACI. « La plupart des acheteurs et des propriétaires vendeurs, qui définiront […] le marché de l’habitation canadien de 2021, attendent encore en coulisses », a affirmé dans un communiqué Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI.
Cependant, M. Cathcart croit qu’il est peu probable que le marché connaisse une montée d’inscriptions tant que la situation ne s’améliorera pas du point de vue de la santé publique et que le temps hivernal cède sa place au printemps. « Dans le meilleur des cas, plusieurs des propriétaires vendeurs qui hésitaient à entrer sur le marché l’année dernière passeront à l’action cette année », a-t-il estimé. « Un grand nombre de marchés ont vraiment besoin d’une forte poussée de l’offre cette année pour que les gens puissent accéder aux propriétés souhaitées et pour éviter que les prix augmentent davantage. »
L’ACI a constaté que le Grand Vancouver et la région du Grand Toronto, deux des marchés les plus actifs et les plus chers du pays, se réchauffaient très rapidement en janvier. Le prix moyen désaisonnalisé d’une habitation dans le Grand Toronto était de 941 100 $, tandis qu’il était d’un peu plus de 1 million de dollars à Vancouver.
Le prix moyen réel des propriétés vendues au pays en janvier a atteint un niveau record de 621 525 $, soit une hausse de 22,8 % comparativement au même mois l’an dernier. Ce prix est toutefois fortement influencé par les ventes dans le Grand Vancouver et le Grand Toronto. Si l’on exclut ces deux marchés du calcul, le prix moyen baisse d’environ 129 000 $.
Des banlieues plus populaires
Mais cela ne signifie pas que les conditions se sont assouplies à l’extérieur des villes, a souligné Wins Lai, une agente immobilière de Toronto. Les prix dans des régions comme Vaughan et Markham, en Ontario, ont atteint des niveaux qu’elle juge stupéfiants. « En dehors de la ville, dans des endroits comme Barrie, nous voyons 40 offres déposées sur quelque chose qui vaut 750 000 $, ce qui est insensé », a-t-elle estimé.
L’ACI a précisé que des augmentations de prix d’une année à l’autre entre 25 % et 30 % ont été observées dans de nombreuses régions de l’Ontario. L’étalement urbain et la pandémie sont responsables d’une partie de ce phénomène, a expliqué Mme Lai. « Les gens veulent être à l’extérieur de la ville, ils veulent avoir leur propre maison et ils ne veulent pas être dans les ascenseurs », a-t-elle précisé.
Alors que le centre-ville devient peut-être moins attrayant parce que de nombreuses personnes travaillent à domicile, les jeunes professionnels et les couples tentent toujours de s’emparer des habitations qui s’y trouvent et les guerres d’enchères sur les copropriétés restent nombreuses.
Le marché montréalais a enregistré une hausse de 16,6 % de son prix moyen comparativement à janvier 2020, atteignant ainsi 434 200 $.
Les gens veulent être à l’extérieur de la ville, ils veulent avoir leur propre maison et ils ne veulent pas être d ans les ascenseurs
WINS LAI
Avec Le Devoir