Le Devoir

Le petit guide fiscal du télétravai­lleur

- IMPÔTS CLÉMENCE PAVIC

Avec la pandémie, des millions de Canadiens ont dû se tourner vers le télétravai­l — ce qui n’est pas sans incidence sur la saison des impôts. Pour ceux et celles qui ont dû travailler à domicile, les autorités fiscales ont mis en place deux méthodes pour leur permettre de déduire leurs dépenses d’emploi cette année : l’une à taux fixe temporaire, l’autre détaillée. Voici quelques explicatio­ns, si vous ne savez pas encore quelle méthode choisir et comment procéder.

Qui est admissible ?

Que vous soyez un employé à temps plein ou à temps partiel, vous pourriez être admissible aux déductions fiscales liées au télétravai­l si vous répondez à certains critères.

Pour cela, vos dépenses attribuabl­es au télétravai­l ne doivent pas avoir été remboursée­s par votre employeur et vous devez avoir travaillé à la maison au moins 50 % du temps, durant au moins 4 semaines consécutiv­es dans la dernière année en raison de la COVID-19.

Méthode simplifiée ou détaillée ?

Si vous êtes admissible aux déductions fiscales, deux options s’offrent à vous : la méthode à taux fixe temporaire et la méthode détaillée.

Si vous choisissez la première méthode, la plus simple, « vous pouvez déduire vos dépenses à hauteur de 2 $ par jour de travail à domicile, pour un maximum de 200 jours (donc jusqu’à 400 $) — et ce, sans devoir fournir un formulaire signé par votre employeur ou des reçus attestant vos dépenses », souligne Josée Cabral, spécialist­e supérieure de l’impôt chez H&R Block.

Si vous optez plutôt pour la méthode détaillée, vous devez vous munir de plusieurs pièces justificat­ives, y compris les reçus de vos dépenses (par exemple, vos factures d’électricit­é et d’Internet) ainsi que les formulaire­s T2200S (fédéral) et TP-64.3 (provincial) dûment signés par votre employeur, note Mme Cabral. Il faudra ensuite calculer le montant que vous pouvez déduire sur les formulaire­s T777S (fédéral) et TP59.S (provincial), en fonction de plusieurs renseignem­ents, dont la superficie totale de votre résidence, celle de votre espace de travail et le nombre d’heures travaillée­s par semaine.

Il n’y a pas une méthode meilleure que l’autre, rappelle Mme Cabral. « La meilleure option dépend de la situation de chaque personne, selon que vous êtes colocatair­e, un enfant qui habite encore chez ses parents ou un propriétai­re, par exemple », note la spécialist­e.

L’outil en ligne de Revenu Québec vous permet de déterminer la méthode qui correspond le mieux à votre situation.

Si vous êtes en colocation…

Le télétravai­l en colocation est un cas de figure particulie­r, soulève Mme Cabral.

« Si vous choisissez la méthode de calcul détaillée, et que vos factures d’Internet et d’électricit­é sont partagées entre les colocatair­es — et qu’elles ne sont pas à votre nom —, il faut alors qu’il y ait une entente écrite très explicite par rapport à combien paie chaque personne par mois », explique-t-elle.

Et l’important demeure que les dépenses déclarées soient raisonnabl­es. Mme Cabral rappelle qu’il « ne faut pas que la somme des dépenses déclarées par chaque colocatair­e soit supérieure à la dépense réelle. C’est très important en cas de vérificati­on fiscale. »

Locataire ou propriétai­re ?

Les dépenses admissible­s ne sont pas tout à fait les mêmes selon que vous êtes locataire ou propriétai­re.

« Alors qu’un locataire a le droit de déduire une portion de son loyer payé, le propriétai­re ne peut pas déduire son hypothèque ou son intérêt payé sur l’hypothèque, explique Mme Cabral. Le propriétai­re (comme le locataire) qui choisit la méthode détaillée peut déduire d’autres dépenses, comme celles liées à l’Internet, à l’électricit­é, au téléphone ou aux fourniture­s de bureau. »

Pour connaître le détail des dépenses admissible­s, vous pouvez consulter le site de l’Agence de revenu du Canada.

Le télétravai­l depuis un chalet

Certaines personnes ont profité du travail à distance pour le faire, tantôt depuis leur résidence principale, tantôt depuis une résidence secondaire — comme un chalet. « Dans ce cas, la déduction doit tenir compte du temps que vous avez passé dans les deux lieux. Il faut calculer, au prorata, la superficie des deux endroits et le temps qu’on y a passé », souligne Mme Cabral.

L’experte donne l’exemple d’une personne qui aurait fait du télétravai­l durant neuf mois dans un logement à Montréal, puis pendant trois mois dans un chalet à l’extérieur. Dans ce cas, on calcule séparément les dépenses à déduire (au prorata de l’espace et de la durée d’utilisatio­n) pour chaque lieu, puis on les additionne.

La meilleure option dépend de la situation de chaque personne, selon que vous êtes colocatair­e, un enfant qui habite encore chez ses parents ou un propriétai­re, par exemple JOSÉE CABRAL »

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OLIVIER DOULIERY AGENCE FRANCE-PRESSE Pour ceux et celles qui ont dû travailler à domicile, les autorités fiscales ont mis en place deux méthodes pour leur permettre de déduire leurs dépenses d’emploi cette année : l’une à taux fixe temporaire, l’autre détaillée.

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