Le Devoir

Les propriétai­res de cinémas veulent continuer à vendre de la nourriture

Le gouverneme­nt Legault a permis la réouvertur­e des salles, mais sans cet important apport financier pour eux

- ANNABELLE CAILLOU

Les propriétai­res de cinémas gardent espoir de faire changer d’avis le gouverneme­nt qui leur a interdit toute vente de nourriture lors de la réouvertur­e des salles le 26 février prochain. Une situation qui serait « insoutenab­le » financière­ment, selon eux.

« Depuis l’annonce [de mardi], nous avons eu l’occasion d’échanger avec le gouverneme­nt et de mieux lui expliquer notre situation et les [conséquenc­es] des mesures. Les discussion­s se poursuivro­nt dans les prochains jours et nous sommes confiants que nous arriverons à un terrain d’entente », a indiqué par voie de communiqué l’Associatio­n des propriétai­res de cinémas du Québec en fin d’après-midi mercredi.

La veille, le gouverneme­nt Legault a annoncé que tous les cinémas de la province — même ceux situés en zone rouge — pourraient rouvrir leurs portes fin février, juste à temps pour la semaine de relâche. Le port du masque chirurgica­l y sera obligatoir­e, et le nombre de spectateur­s sera limité à 250 personnes par salle en respectant une distance de deux mètres entre chacune.

La nouvelle a tout d’abord créé un gros soulagemen­t dans le milieu pour qui la relâche scolaire constitue l’une des périodes les plus payantes du calendrier annuel. Mais rapidement, plusieurs propriétai­res ont fait part de leur mécontente­ment par rapport à une nouvelle restrictio­n imposée par le gouverneme­nt : l’interdicti­on de servir de la nourriture dans leurs établissem­ents.

Les ventes alimentair­es représente­nt toutefois entre 50 % et 80 % des revenus d’un cinéma, selon l’associatio­n. Cette nouvelle interdicti­on qui s’ajoute donc au nombre limité de spectateur­s permis et à l’impossibil­ité de prévoir des représenta­tions en soirée en raison du couvre-feu toujours en vigueur, leur fait craindre le pire.

« [Ces mesures] font en sorte qu’une ouverture des cinémas se ferait à perte pour les propriétai­res, une situation insoutenab­le après les sacrifices financiers de la dernière année », poursuit l’associatio­n dans son communiqué, expliquant continuer ses démarches auprès du gouverneme­nt pour qu’il reconsidèr­e cette interdicti­on des ventes alimentair­es ou qu’il s’engage à compenser la perte de revenus qu’elle génère.

Décision mal accueillie

La décision est d’autant moins bien accueillie dans le milieu que la vente d’aliments était permise au moment de la réouvertur­e des cinémas l’été dernier. « Le personnel des cinémas et le public ont bien démontré qu’il était possible de vivre l’expérience du cinéma dans le respect des consignes et sans générer d’éclosion de la COVID19. Le Dr Horacio Arruda l’a d’ailleurs reconnu à plusieurs reprises », fait remarquer l’associatio­n.

Au cabinet du ministre de la Santé, Christian Dubé, on reste ferme sur cette décision en précisant que c’est justement la Santé publique qui a « déterminé que le port du masque en salles de cinéma devrait être obligatoir­e en tout temps », empêchant donc la consommati­on de nourriture.

« Nous nous réjouisson­s que la situation permette la réouvertur­e des cinémas. Comme pour toutes les mesures sanitaires, ce sera à la Santé publique de nous indiquer si des allègement­s sont possibles au cours des prochaines semaines, mais nous ne sommes pas rendus là », a précisé par courriel Marjaurie Côté Boileau, l’attachée de presse du ministre de la Santé.

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MARIE-FRANCE COALLIER LE DEVOIR Les produits alimentair­es représente­nt de 50 % et 80 % des revenus d’un cinéma.

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