Repas sympas sans flafla au restaurant Gao à Québec
Février encabané. L’hiver est doux, mais tout autant stagnant. Alors pour passer de nos quatre murs aux quatre vents — soyons bons joueurs ! —, nous avons décidé de voyager par l’assiette. Destination : Vietnam.
Durant 37 ans, le restaurant La Campagne a fait partie du décor du faubourg Saint-Jean à Québec. On y mangeait la cuisine de la famille Phan, qui ralliait autant les étudiants en quête de bons plats à partager pour pas cher, que les familles et les couples qui désiraient une cuisine aux inspirations asiatiques variées où il fait bon d’apporter son vin.
Lorsque la nouvelle s’est répandue à savoir que la fille des propriétaires, Minh Hieu Phan, reprenait les rênes du restaurant pour en faire quelque chose de plus authentique, l’idée d’aller au Gao comptoir vietnamien commençait à faire son chemin.
Local en blanc
Dans le local revampé en blanc, le comptoir est la pièce maîtresse. Salle à manger ouverte ou non, les clients y passent et y passeront pour commander, piger dans le prêt-à-manger réfrigéré ou attraper les plats choisis à l’avance. La belle luminosité des lieux nous laisse croire qu’ils seront nombreux à vouloir s’y attabler le temps venu. Pour l’heure, c’est les bras garnis de plats et de sacs que nous reprenons le chemin de la maison.
Petite parenthèse ici. Puisque le prêt-à-manger est devenu une réalité obligée après 11 mois de pandémie, il faut reconnaître les bons coups en matière de contenants… Mais aussi les moins bons. Chez Gao, c’est plus ou moins réussi. Plats de mousse de polystyrène, plats en carton qui percent de chaleur, sacs de plastique… Ça donne toujours le vertige. Dans cette ère d’emballages biodégradables et réutilisables, il est difficile d’expliquer un tel choix. Comme le rapportait cet automne le collègue Alexandre Shields, la crise de la COVID-19 n’a fait qu’augmenter le nombre de déchets, notamment en raison du prêt-à-manger.
Dans l’assiette
Cela dit, qu’est-ce qui se trouvait dans ces plats ? De bien bonnes choses ! D’entrée de jeu, et pour le plaisir de tous, nous avons pris les rouleaux impériaux aux légumes qui se sont révélés généreux et relevés d’une sauce onctueuse à base de tomate, de sauce poisson et de fins morceaux d’arachides. C’est inattendu et fort bon. Le kimchi, bien piquant, était aussi savoureux. Les crêpes vapeur au porc ont été boudées par les enfants en raison de leur texture mollassonne, et aussi par les adultes parce qu’elles manquaient de garniture et d’entrain. Seule la chance de goûter au giò lua, une sorte de mortadelle vietnamienne qui accompagnait les crêpes, a sauvé quelque peu la mise.
Malgré tout, aucune ombre au tableau. L’odeur qui émanait des plats principaux nous mettait encore plus en appétit. Les babines s’en donnaient à coeur joie avec le poulet Général Tao — un classique pas du tout vietnamien, mais qu’on devait tester. Les amateurs de ce plat seront conquis. Ni trop sucrés, ni trop mouillés de sauce, le poulet et sa panure délicate avaient tenu le coup de quelques secondes au mi