Le Devoir

Des artistes réclament le retour des spectacles en zone rouge |

Le milieu du théâtre et des arts vivants revendique le même statut que les cinémas

- CAROLINE MONTPETIT

Alors que le premier ministre Legault laissait entendre jeudi matin que le « risque » de contagion était « comparable » dans une salle de théâtre et dans un cinéma, le milieu du théâtre et des arts vivants piaffe d’impatience pour obtenir la permission d’ouvrir en zone rouge.

Depuis le début de la semaine, tant le Conseil québécois du théâtre que le Regroupeme­nt québécois de la danse réclament une rencontre d’urgence avec la ministre de la Culture et des Communicat­ions, Nathalie Roy, pour examiner les possibilit­és d’ouverture. Jeudi, en fin de journée, elle a proposé d’en discuter avec les organismes vendredi.

Pour Fabienne Cabano, du Regroupeme­nt québécois de la danse, la décision d’ouvrir uniquement les cinémas est perçue comme une « injustice », même si elle reconnaît que « peu de diffuseurs seraient capables de rouvrir et de tout organiser en si peu de temps », c’est-àdire avant la relâche.

Des artistes se sont de nouveau réunis jeudi, au métro Papineau, à Montréal, pour revendique­r la possibilit­é de rouvrir les lieux de diffusion au même titre que les salles de cinéma.

Pour Hugio Fréjabise, auteur et metteur en scène qui organise depuis le début de février ces manifestat­ions sous le thème Ça n’est pas un spectacle, l’ouverture des seuls cinémas pendant la relâche est injuste.

« Cela explique bien des choses, ditil. Cela révèle une certaine hiérarchis­ation des arts. »

Selon lui, s’il est vrai que certains gros théâtres ont nécessaire­ment besoin de deux ou trois semaines de préparatio­n avant d’ouvrir leurs portes, certaines adresses pourraient le faire plus rapidement. De la même façon, des théâtres seraient capables d’offrir une certaine programmat­ion tout en respectant le couvre-feu.

C’est le cas, notamment, des spectacles pour enfants.

« Les gros spectacles demandent des semaines de préparatio­n, mais il faut voir le lieu théâtral plus grand que juste un spectacle le soir, et un par soir. C’est aussi un lieu de réunion, de socialisat­ion. Peut-être que les grands plateaux ont besoin de deux ou trois semaines de préparatio­n, mais je vous assure qu’on peut trouver des formes dramatique­s qui peuvent fonctionne­r autrement», dit-il.

Pour Anne Trudel, présidente du Conseil québécois du théâtre : « C’est sûr qu’il y a une certaine logistique à mettre en place. On le sent bien quand on consulte. C’est pas tout le monde qui serait prêt à ouvrir avec le couvrefeu, mais on peut mettre en place de nouvelles initiative­s. Nous, on demande de pouvoir être ouvert en zone rouge », quitte à ce que les théâtres qui ne peuvent pas le faire continuent de recevoir une aide financière.

Or, cette éventualit­é était encore hors de question avant lundi passé, lorsque le premier ministre, François Legault, a annoncé la réouvertur­e des cinémas pour la relâche. Jusque-là, les discussion­s du Conseil québécois du théâtre avec la ministre Roy demeuraien­t strictemen­t budgétaire­s, rappelle Anne Trudel.

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MARIE-FRANCE COALLIER LE DEVOIR Des artistes se sont réunis jeudi, au métro Papineau, pour revendique­r la possibilit­é de rouvrir les lieux de diffusion des arts vivants.

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