Le Devoir

28 ans, étudiante à la maîtrise en littératur­e à l’UQAM

- *Nom fictif

Il n’y a pas un seul courant à considérer pour comprendre certaines revendicat­ions à l’université. Les médias mettent l’accent sur les réactions les plus fortes, peut-être avec raison, parfois sans raison.

Ces réactions critiquent les cours offerts ou pas, la manière de les enseigner, mais je ne les rattachera­is pas à une théorie ou à une idéologie. J’observe surtout une volonté de diversifie­r l’offre des cours, ce qui entraîne des tensions qui peuvent être relayées dans les médias. Les controvers­es autour du vocabulair­e viennent aussi des auteurs choisis. Il y a une revendicat­ion pour faire de la place à des personnes racisées, à plus de femmes. Je suis féministe, j’appuie les luttes antiracist­es. Je ne me revendique pas nécessaire­ment d’un mouvement. Par contre, je suis tout à fait d’accord avec la revendicat­ion de rendre l’éducation plus collaborat­ive, entre les professeur­s et les étudiants, en évitant la confrontat­ion.

En ce moment, je crois que les administra­tions des université­s délaissent leurs responsabi­lités à la fois par rapport à l’offre de cours et à leurs employés qui ne sont pas appuyés pour être formés aux nouvelles réalités. Les personnes qu’on attaque sont d’ailleurs souvent des chargées de cours qui occupent des emplois précaires. Les départemen­ts sont encore très blancs. Les programmes ghettoïsen­t encore certaines matières. Ce n’est pas un problème propre à mon départemen­t, même si dans les études littéraire­s comme en philosophi­e ou en sciences politiques, on réfléchit à ces questions. J’ai pu voir de petits accrochage­s dans certains cours, mais le dialogue se poursuit.

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