Le Devoir

Daft Punk, les robots se débranchen­t

La nouvelle a été confirmée après la publicatio­n d’une vidéo intitulée Epilogue

- PHILIPPE GRELARD À PARIS AGENCE FRANCE-PRESSE

Onde de choc sur la planète musique : c’est par une vidéo énigmatiqu­e diffusée sur les réseaux sociaux, sobrement intitulée Epilogue, que les Français Daft Punk, duo électro le plus célèbre au monde, ont annoncé lundi leur séparation.

La vidéo d’un peu plus de huit minutes montre les deux membres, sous leurs traditionn­els masques de robots, avancer dans un désert. Mais ils ne marchent plus du même pas et après quelques signes de tête évocateurs, ceux d’un renoncemen­t, l’un finit par enclencher le système d’autodestru­ction de l’autre, qui se pulvérise.

Une attachée de presse historique du duo a confirmé à l’AFP le clap de fin du tandem formé en 1993 par Thomas Bangalter, 46 ans, et Guy-Manuel de Homem-Christo, 47 ans.

« Ils ont toujours cultivé le goût du paradoxe et, quand le monde entier garde son masque, eux l’enlèvent », a commenté Jean-Michel Jarre, pionnier de la planète électro, saluant leur « son unique » et cette « manière extrêmemen­t élégante de dire au revoir à leur public ».

L’annonce de la séparation du duo électro a mis en ébullition Twitter, générant une moyenne de 32 tweets par seconde, selon le cabinet Visibrain.

Christine and the Queens a posté sur ce réseau social : « Éternellem­ent reconnaiss­ante ». Hommage plus inattendu, le ministère des Armées en France a mis sur Twitter un medley de Daft Punk joué par une fanfare militaire lors des cérémonies officielle­s du 14 juillet 2017.

Eux qui étaient donc célèbres pour leur tube One More Time ne feront donc plus jamais de musique ensemble. Après tout, la fin d’une histoire, c’est humain, c’est d’ailleurs le nom d’un de leur album (Human After All).

Machine à rumeurs

Dire que les rumeurs d’un nouvel album pullulaien­t cycliqueme­nt… Encore récemment, la twittosphè­re s’enflammait pour dire qu’ils pourraient faire une apparition à la mi-temps du Super Bowl. Mais personne n’avait vu venir la fin.

Le duo était, depuis le tonitruant et abrasif Homework (1997), le plus grand ambassadeu­r de l’électro française. Un statut indéboulon­nable solidifié avec trois autres opus au succès chaque fois planétaire, Discovery (2001), Human After All (2005), Random Access Memories (2013) avec le succès planétaire Get Lucky, ainsi que des performanc­es scéniques marquantes.

Cela faisait 14 ans que Thomas Bangalter et Guy-Manuel de HomemChris­to, amis depuis le lycée, ne s’étaient plus produits en concert, sinon pour de très rares apparition­s lors de cérémonies télévisées.

Une absence, doublée d’une stratégie du silence médiatique adoptée dès leurs débuts — on ne connaît officielle­ment pas leurs visages, dissimulés sous un masque de robot —, qui suscite inévitable­ment attentes, fantasmes et envies. Leur anonymat était d’ailleurs un running gag du film Eden, de MiaHansen Love.

Ces dernières années, le duo parisien aux six Grammys glanés aux États-Unis s’était contenté de collaborer avec le Canadien The Weeknd pour deux titres, Starboy et I Feel It Coming, avant de produire le morceau Overnight du groupe australien Parcels.

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