Daft Punk, les robots se débranchent
La nouvelle a été confirmée après la publication d’une vidéo intitulée Epilogue
Onde de choc sur la planète musique : c’est par une vidéo énigmatique diffusée sur les réseaux sociaux, sobrement intitulée Epilogue, que les Français Daft Punk, duo électro le plus célèbre au monde, ont annoncé lundi leur séparation.
La vidéo d’un peu plus de huit minutes montre les deux membres, sous leurs traditionnels masques de robots, avancer dans un désert. Mais ils ne marchent plus du même pas et après quelques signes de tête évocateurs, ceux d’un renoncement, l’un finit par enclencher le système d’autodestruction de l’autre, qui se pulvérise.
Une attachée de presse historique du duo a confirmé à l’AFP le clap de fin du tandem formé en 1993 par Thomas Bangalter, 46 ans, et Guy-Manuel de Homem-Christo, 47 ans.
« Ils ont toujours cultivé le goût du paradoxe et, quand le monde entier garde son masque, eux l’enlèvent », a commenté Jean-Michel Jarre, pionnier de la planète électro, saluant leur « son unique » et cette « manière extrêmement élégante de dire au revoir à leur public ».
L’annonce de la séparation du duo électro a mis en ébullition Twitter, générant une moyenne de 32 tweets par seconde, selon le cabinet Visibrain.
Christine and the Queens a posté sur ce réseau social : « Éternellement reconnaissante ». Hommage plus inattendu, le ministère des Armées en France a mis sur Twitter un medley de Daft Punk joué par une fanfare militaire lors des cérémonies officielles du 14 juillet 2017.
Eux qui étaient donc célèbres pour leur tube One More Time ne feront donc plus jamais de musique ensemble. Après tout, la fin d’une histoire, c’est humain, c’est d’ailleurs le nom d’un de leur album (Human After All).
Machine à rumeurs
Dire que les rumeurs d’un nouvel album pullulaient cycliquement… Encore récemment, la twittosphère s’enflammait pour dire qu’ils pourraient faire une apparition à la mi-temps du Super Bowl. Mais personne n’avait vu venir la fin.
Le duo était, depuis le tonitruant et abrasif Homework (1997), le plus grand ambassadeur de l’électro française. Un statut indéboulonnable solidifié avec trois autres opus au succès chaque fois planétaire, Discovery (2001), Human After All (2005), Random Access Memories (2013) avec le succès planétaire Get Lucky, ainsi que des performances scéniques marquantes.
Cela faisait 14 ans que Thomas Bangalter et Guy-Manuel de HomemChristo, amis depuis le lycée, ne s’étaient plus produits en concert, sinon pour de très rares apparitions lors de cérémonies télévisées.
Une absence, doublée d’une stratégie du silence médiatique adoptée dès leurs débuts — on ne connaît officiellement pas leurs visages, dissimulés sous un masque de robot —, qui suscite inévitablement attentes, fantasmes et envies. Leur anonymat était d’ailleurs un running gag du film Eden, de MiaHansen Love.
Ces dernières années, le duo parisien aux six Grammys glanés aux États-Unis s’était contenté de collaborer avec le Canadien The Weeknd pour deux titres, Starboy et I Feel It Coming, avant de produire le morceau Overnight du groupe australien Parcels.