Le Devoir

Bientôt au tour des 85 ans et plus d’avoir accès au vaccin

Un site Web et une ligne téléphoniq­ue serviront à prendre rendez-vous

- MARCO BÉLAIR-CIRINO CORRESPOND­ANT PARLEMENTA­IRE À QUÉBEC

Les personnes de 85 ans et plus seront vaccinées contre la COVID-19 à compter de la semaine prochaine à Montréal, a annoncé le premier ministre, François Legault, mardi après-midi. L’équipe de vaccinatio­n dirigée par Daniel Paré est convaincue de rattraper le retard de trois semaines qu’elle a accumulée en raison des difficulté­s d’approvisio­nnement.

« Vacciner les Québécois, c’est gagner contre la pandémie » a lancé M. Legault depuis le Stade olympique de Montréal, où l’un des plus grands centres de vaccinatio­n québécois prend forme. « L’espoir est là. On voit enfin la lumière au bout du tunnel et ce n’est pas trop loin », a-t-il ajouté, donnant « quelques semaines » pour mettre à l’abri les personnes vulnérable­s de développer des symptômes graves de la COVID-19.

Le chef du gouverneme­nt a invité les personnes âgées de 85 ans et plus à réserver une place dans une clinique de vaccinatio­n à partir de jeudi par Internet (quebec.ca/vaccincovi­d) ou encore, « ceux qui ne peuvent vraiment pas par Internet », par téléphone (1-877-644-4545). « Les personnes qui sont nées après 1936, n’appelez pas, n’allez pas sur Internet. Ce n’est pas tout de suite », a demandé M. Legault, craignant un engorgemen­t des circuits téléphoniq­ues et informatiq­ues.

Les personnes de 85 ans et plus habitant dans la grande région de Montréal, où la COVID-19 continue de donner du fil à retordre aux autorités sanitaires, se verront donner un rendez-vous dès le 1er mars ; les autres, dès le 8 mars. « On va commencer par la grande région de Montréal étant donné que le virus est plus présent », a dit M. Legault. Environ 70 % des personnes déclarées positives à la COVID-19 depuis le 14 février dernier résident à Montréal, à Laval ou en Montérégie, selon le ministère de la Santé.

On voit enfin la lumière »

au bout du tunnel et ce n’est pas trop loin FRANÇOIS LEGAULT

« Il y a comme un jeu d’équilibre qui va se faire » dans la distributi­on des vaccins entre les régions, et ce, en fonction de leur situation épidémiolo­gique, a ajouté le directeur national de santé publique, Horacio Arruda.

Le premier ministre a aussi annoncé que les personnes qui se présentero­nt dans un centre de vaccinatio­n connaîtron­t sur-le-champ la date de l’administra­tion de la deuxième dose. « Pour être complèteme­nt protégé, ça prend deux doses », a souligné M. Legault.

Le temps qui s’écoulera entre l’administra­tion de la première et de la seconde dose n’excédera pas 90 jours, a promis le ministre de la Santé, Christian Dubé, mardi.

Températur­e glaciale

Les membres de l’équipe de Daniel Paré ne pourront vacciner à domicile les personnes à mobilité réduite, en raison des contrainte­s de transport des contenants de vaccins du géant pharmaceut­ique Pfizer, dont la températur­e glaciale dans laquelle ils doivent être maintenus. « Nous dépendons du type de vaccin dont nous avons accès en ce moment. […] Nous devons travailler avec le Pfizer », a précisé M. Dubé. Dans l’intervalle, les dirigeants de chacun des CIUSSS et CISSS doit s’assurer du transport, avec le concours d’organismes communauta­ires, de toute personne désireuse de se faire vacciner, mais qui ne peut ni se déplacer toute seule ni compter sur l’aide d’un proche pour la conduire vers une clinique de vaccinatio­n.

« Par la suite [la vaccinatio­n], ça va débouler : 80, 70, 60 [ans] et la population en général… » a promis M. Legault. Derrière lui, des dizaines d’employés du réseau de la santé recevaient le vaccin.

Objectif 6 millions

L’État québécois s’attend à recevoir en moyenne 100 000 doses par semaine au cours des quatre prochaines semaines, ce qui permettra notamment de vacciner les personnes de 85 ans et plus en deux semaines, a expliqué M. Dubé. Dès la mi-mars, le vaccin contre la COVID-19 sera réservé pour, dans l’ordre, les personnes âgées de 80 à 85 ans, les 768 000 personnes âgées de 70 à 79 ans et les 1 158 000 personnes âgées de 60 à 69 ans.

L’équipe de vaccinatio­n sera confrontée à son « vrai test » au printemps, au moment où les conteneurs de vaccins et les Québécois âgés de moins de 60 ans, qui ne font pas partie des « groupes prioritair­es », afflueront dans des cliniques de vaccinatio­n aux quatre coins du Québec, avait mentionné le directeur de la campagne de la vaccinatio­n, Daniel Paré, dans un entretien avec Le Devoir en décembre dernier.

Le ministère de la Santé a toujours pour objectif de vacciner 6 millions de Québécois en six mois, et ce, s’il reçoit les doses promises par le gouverneme­nt fédéral d’ici septembre.

Le gouverneme­nt québécois n’avait pas opté pour la voie la plus rapide en choisissan­t, sur les conseils du Comité sur l’immunisati­on du Québec (CIQ), de vacciner tout d’abord 75 % des 40 000 résidents des centres d’hébergemen­t et de soins de longue durée (CHSLD) — ce qui est maintenant chose faite —, avait indiqué M. Paré. À ce jour, la moitié des personnes vivant dans une résidence privée pour aînées (RPA) ont également reçu le vaccin contre la COVID-19, en plus de 200 000 des 325 000 travailleu­rs du réseau de la santé et des services sociaux.

Enfin, le premier ministre a réitéré son appel à la prudence à l’approche de la relâche scolaire. Une dose du vaccin Pfizer confère une grande immunité à la personne qui le reçoit… trois semaines après l’injection, a-t-il insisté.

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JACQUES NADEAU LE DEVOIR Le premier ministre, François Legault, et le ministre de la Santé, Christian Dubé, étaient au Stade olympique, qui a été transformé en l’un des plus grands centres de vaccinatio­n de la province.

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