Le Devoir

Le roman-feuilleton du transport dans la région de Québec

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La ville de Québec n’en peut plus de cette saga des transports. Les projets sont sur la table depuis longtemps et le « tirage de couverte » se poursuit de plus belle. D’un côté du fleuve comme de l’autre, on s’arrache les morceaux, les initiative­s et le financemen­t. Chacun dans sa cour alors qu’il s’agit en grande partie de faciliter le transport d’une rive à l’autre.

Du côté de Québec, il s’agit prioritair­ement de faciliter l’entrée et la sortie du centrevill­e aux heures de pointe. Et pourtant le projet poussé à tours de bras et de pieds par le maire nécessite un déboisemen­t général des artères principale­s et un chantier dévastateu­r dans le coeur de la ville. La majorité des citoyens craint ce gâchis et s’y oppose. Mais notre maire n’en est pas à ses premières bévues, après un nouveau marché central désert et un amphithéât­re éléphant déficitair­e. La technologi­e du tramway implique une destructio­n importante du tissu urbain et Québec a liquidé ses rails depuis longtemps.

S’annonce aussi ce projet faramineux de traversée du fleuve, mais sous terre et eau. Les mordus du transport solo en véhicules énergivore­s ont hâte de se précipiter dans ce tunnel qui ne fera qu’ajouter à la densité de la circulatio­n dans la région. Si la tendance se maintient, ce troisième lien, mais surtout promesse électorale, devrait déboucher un jour.

Jusqu’à maintenant, personne n’a voulu aller du côté du transport rapide, par train ou monorail, vers les banlieues et la rive sud. On ne parle pas de maximiser le transport en commun dans la ville en ajoutant d’autres voies réservées, en multiplian­t les véhicules performant­s et le nombre de passages, en repensant l’utilisatio­n des deux ponts existants. On n’envisage surtout pas de réserver l’éventuel nouveau lien entre les deux rives au transport en commun. Ici les « chars » ont priorité.

Dans ce débat qui s’éternise, l’État et son ministère des Transports n’ont jamais jusqu’à maintenant envisagé une solution globale pour améliorer les déplacemen­ts dans la région. Les villes seules ne peuvent décider de ce qui concerne et la rive sud et la rive nord. C’est évident, les calculs politiques et les visions irréaliste­s ne mènent à rien. Nous avons hâte de sortir de ce bourbier. À quand un plan global pour les transports à Québec et à Lévis? Michel Giguère

Québec, le 18 février 2021

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