Le Devoir

Hausse des cachets aux écrivains

- Avec Catherine Lalonde ANNABELLE CAILLOU

Après avoir essuyé des critiques de la part d’auteurs jugeant bien maigre leur rémunérati­on de 75 $ pour donner des ateliers dans les écoles, le Salon internatio­nal du livre de Québec (SILQ) leur offrira finalement 25 $ de plus.

« Compte tenu du contexte, et pour témoigner de son écoute, le SILQ a proposé de majorer le cachet à 100 $ », a fait savoir l’organisati­on par voie de communiqué mardi.

Ces derniers jours, plusieurs auteurs ont partagé leur indignatio­n auprès de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ), estimant honteux de se voir offrir 75 $ pour animer des ateliers virtuels dans des écoles de la grande région de Québec, dans le cadre du SILQ. Selon l’UNEQ, ce n’est même pas le tiers du minimum établi par le syndicat pour ce type d’activités, soit 325 $.

Outrées, des maisons d’édition ont confié au Devoir lundi qu’elles se sont engagées à compléter le cachet du SILQ pour offrir une rémunérati­on « décente » à leurs écrivains.

Le SILQ se dit pour sa part surpris du mécontente­ment dans le milieu. « [On] a proposé, de bonne foi, un cachet de 75 $ pour une prestation effectuée à partir du domicile de l’auteur(e). Le SILQ estimait que cette rémunérati­on correspond­ait aux expérience­s antérieure­s et aux capacités financière­s exprimées par les écoles. »

L’équipe de l’événement littéraire se dit prête à « participer à des échanges constructi­fs dans le but d’améliorer [la] rémunérati­on [des auteurs] dans l’avenir ».

Pour le directeur général de l’UNEQ, Laurent Dubois, cette augmentati­on de 25 dollars n’est que de la poudre aux yeux. « Le Salon avait déjà évoqué ce montant jeudi lorsqu’on a fait part de nos critiques. Pour moi, ce n’est pas une vraie propositio­n. Ça reste un manque de reconnaiss­ance envers les auteurs. »

Il n’est pourtant pas rare que les auteurs soient payés seulement entre 100 et 125 dollars pour une animation de 30 minutes dans les écoles pour d’autres Salons du livre, font valoir des observateu­rs. Il est également fréquent que les écrivains ne soient pas payés lors de courtes entrevues, considérée­s davantage comme de la promotion.

« Ce sont des anomalies qu’on repère depuis plusieurs années. Si on sort maintenant contre le SILQ, c’est parce que c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et parce qu’on n’a jamais été consultés pour ce projet », soutient M. Dubois.

De son côté, la présidente de l’Associatio­n québécoise des salons du livre (AQSL) tient à rappeler que le plancher de rémunérati­on établi par l’UNEQ n’est qu’une recommanda­tion, tout comme celui que son associatio­n propose aux Salons du livre.

« Notre plancher de prix est loin des 325 $. […] On n’est pas non plus à 75 $, mais plutôt entre les deux », indique Julie Brosseau, préférant ne pas divulguer les montants dans le détail.

« Certains salons donneront plus, d’autres moins, ils sont autonomes. Ça va dépendre de la capacité de chacun à payer », ajoute-t-elle.

M me Brosseau explique que l’AQSL et l’UNEQ ont entamé des discussion­s dans les deux dernières années pour trouver un « équilibre juste » pour la rémunérati­on des auteurs.

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