Le Devoir

L’accès aux poteaux de Bell encore problémati­que, déplore Québecor

Les profits de l’entreprise ont chuté en 2020

- LIA LÉVESQUE

L’accès aux poteaux de Bell est encore laborieux pour Québecor, selon son président et chef de la direction, Pierre Karl Péladeau. Et ce, malgré les affirmatio­ns contraires faites récemment par son concurrent.

« On est loin de voir des progrès significat­ifs sur le terrain », s’est exclamé jeudi M. Péladeau à l’occasion d’une conférence téléphoniq­ue avec les analystes. « Bien que les choses aillent mieux qu’elles allaient au début, c’est encore un problème pour nous. Bell essaie encore de nous arrêter ou, à tout le moins, de nous ralentir », a fait valoir de son côté Jean-François Pruneau, président et chef de la direction de Vidéotron, lui aussi présent à la conférence.

Plus tôt cette semaine, un porte-parole de Bell a affirmé au Journal de Montréal que l’accès aux poteaux de la société est « un dossier qui est réglé ». Le gouverneme­nt québécois veut que davantage de foyers dans les régions puissent avoir accès à Internet haute vitesse. Et, pour ce faire, les fournisseu­rs de services doivent avoir accès aux infrastruc­tures, soit aux poteaux.

Pour Pierre Karl Péladeau, en dépit des affirmatio­ns de Bell, des problèmes d’accès persistent. « Je veux être clair : on a toujours été des partisans de la concurrenc­e, tant que c’est juste, équitable et que ça bénéficie à tous les participan­ts. »

Pour ce qui est du déploiemen­t du réseau 5G, Québecor a dit vouloir avancer « de façon graduelle, plutôt qu’à vitesse maximale », question de « prudence » vu l’importance des coûts.

Bell essaie encore de nous arrêter ou, à tout le moins, de nous » ralentir JEAN-FRANÇOIS PRUNEAU

Gain pour les petits fournisseu­rs

Sur un autre sujet, le plus haut tribunal du Canada a décidé de ne pas entendre deux appels interjetés par Bell Canada, Rogers Communicat­ions, Vidéotron et d’autres câblodistr­ibuteurs cherchant à annuler une décision du CRTC qui abaissait les tarifs de gros que ces entreprise­s facturent à leurs plus petits concurrent­s pour accéder à leur réseau. La décision de jeudi signifie que la balle est de retour dans le camp du Conseil de la radiodiffu­sion et des télécommun­ications canadienne­s (CRTC), qui n’a pas encore mis en oeuvre les nouveaux cadres pour les tarifs et réexamine plutôt sa décision.

« Bien que nous soyons déçus de la décision du tribunal, cela ne change pas le fait que le CRTC devrait revoir sa décision de 2019 et accorder aux fournisseu­rs de services Internet des tarifs raisonnabl­es et justes, puisque c’est nous qui investisso­ns d’importante­s sommes dans les infrastruc­tures qui permettent, entre autres, le déploiemen­t d’Internet haute vitesse », a commenté M. Péladeau.

Pour l’ensemble de l’exercice 2020, Québecor a enregistré un bénéfice net attribuabl­e aux actionnair­es de 607,2 millions, ou 2,41 $ par action de base, en baisse de 45,6 millions comparativ­ement à l’exercice 2019. Ses revenus ont atteint 4,32 milliards, en hausse de 24 millions par rapport à 2019. Les revenus des télécommun­ications ont augmenté, contrairem­ent à ceux des médias et du divertisse­ment, la pandémie ayant affecté les résultats dans ces secteurs.

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