Le Devoir

Le retour à Montréal était naturel pour Laurent Ciman

Revenir dans la métropole était un choix avant tout familial pour l’internatio­nal belge, nommé entraîneur adjoint du CF Montréal

- FRÉDÉRIC DAIGLE

Laurent Ciman travaille depuis longtemps sur son retour à Montréal, qu’il n’aurait jamais quittée si ça n’avait été que de lui.

Arrivé à l’Impact en 2015 d’abord et avant tout pour permettre à sa fille, Nina, de recevoir des soins de qualité — elle est atteinte de troubles du spectre de l’autisme —, le nouvel entraîneur tenait mordicus à mettre sa famille au premier plan.

« Avec ma femme, nous avions fait la promesse aux enfants que l’an dernier, c’était la dernière année où nous serions séparés, a-t-il expliqué au cours d’une visioconfé­rence, vendredi. Mon fils, Achille, en a pleuré de joie tellement il était content. Ce n’est pas facile pour un petit garçon comme ça de voir son papa partir et ne jamais savoir quand il va revenir. C’est certain qu’il y a la COVID et qu’il y aura des situations à gérer. Mais de savoir qu’on est ensemble ici, c’est du pur bonheur. Nous sommes tous heureux. Il n’y a rien de plus important pour moi que ma femme et mes enfants. »

« Quand j’ai été échangé à Los Angeles, a ajouté l’ancien défenseur de l’Impact de Montréal, je ne pouvais pas demeurer au Canada, car je n’avais pas de papier, j’étais sur un permis de travail. [Ma famille] a fait la transition avec moi et elle est rentrée en France avec moi ensuite. J’étais en fin de contrat avec le LAFC et les négociatio­ns n’avaient pas été bonnes pour prolonger. »

Il s’est retrouvé à Dijon, une expérience pas à la hauteur. « Nous avons dû faire le choix de la France, qui n’a pas été au top je dirais. Ma fille s’est retrouvée sans aucune aide et sans aucune infrastruc­ture. Le choix a vite été fait de revenir au Canada. Dans un premier temps, nous sommes tous rentrés à Montréal, car j’avais ma maison ici. Quand ça n’a pas bougé avec l’Impact, j’ai contacté Vancouver et le Toronto FC, qui s’est immédiatem­ent montré intéressé. »

La famille de l’ancien internatio­nal belge est restée à Montréal pendant qu’il était à Toronto. « [En 2020], c’était la deuxième année que nous étions séparés, ça devenait impossible à vivre, que ce soit pour moi, tout seul là-bas, les enfants ici et ma femme [Diana], qui gérait tout toute seule. […] Ma petite fille va bien. Elle progresse bien, elle est heureuse et ça vaut toutes les sommes du monde. »

Occasion saisie

Les discussion­s pour revenir à Montréal ont été amorcées avant que Ciman ne raccroche ses crampons.

« Mon but premier était de revenir de toute façon. Ça fait longtemps qu’on en discute avec Olivier [Renard] et Thierry [Henry]. Il y avait la possibilit­é que je revienne en tant que joueur. Pour x ou y raisons, ça ne s’est pas fait. Après, ç’a été un peu difficile pour moi de tourner la page, car je voulais revenir. Je ne savais pas qu’il y aurait un poste d’adjoint de disponible. Dès le moment où Thierry et Olivier me l’ont proposé, j’ai décidé de saisir l’opportunit­é à deux mains. »

Il croyait apprendre son nouveau métier d’Henry, mais il n’en veut pas à l’ex-internatio­nal français d’avoir fait le choix de rentrer à Londres.

« Je pense que je suis bien placé, mieux que quiconque même, pour savoir à quel point sa décision a été difficile à prendre. C’est une déception, j’aurais eu envie d’apprendre de lui. Mais je pense qu’il y a d’autres gens de qualité qui peuvent arriver. »

Ma petite fille va bien. Elle progresse bien, elle est heureuse et ça vaut toutes les sommes du monde. LAURENT CIMAN

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