Le Devoir

L’ambassadeu­r myanmarais à l’ONU tourne le dos à la junte

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Nous avons besoin de l’action la plus forte de la communauté internatio­nale pour immédiatem­ent mettre fin au coup d’État militaire, mettre fin à l’oppression du peuple innocent et rendre le pouvoir de l’État au peuple KYAW MOE TUN

Vendredi, l’ambassadeu­r du Myanmar à l’ONU, Kyaw Moe Tun, a spectacula­irement pris ses distances avec la junte en demandant une action forte contre la junte. « Nous avons besoin de l’action la plus forte de la communauté internatio­nale pour immédiatem­ent mettre fin au coup d’État militaire, mettre fin à l’oppression du peuple innocent et rendre le pouvoir de l’État au peuple », a déclaré Kyaw Moe Tun au cours d’une session spéciale de l’Assemblée générale consacrée à son pays.

La journée a été tendue vendredi au Myanmar avec une centaine de manifestan­ts arrêtés. À Rangoun, la plus grande ville et la capitale économique, les autorités avaient jusqu’ici fait preuve de retenue, se bornant à une présence massive des forces de l’ordre et de barrages à plusieurs points stratégiqu­es.

Plus de 31 personnes ont été arrêtées à Rangoun, selon les médias officiels. Un reporter japonais indépendan­t a été interpellé avant d’être relâché. Des manifestat­ions ont aussi eu lieu vendredi à Mandalay (centre), deuxième ville du pays. Des milliers de personnes se sont rassemblée­s devant le plus grand centre commercial local. Alors que les manifestan­ts s’écartaient, la police a utilisé des lance-pierres pour les faire partir, a constaté un journalist­e de l’AFP. Cinq personnes ont été blessées, dont une grièvement, selon un médecin, Thet Htay.

À Naypyidaw, la capitale du Myanmar, des contestata­ires ont fui la police antiémeute, qui les a poursuivis en lançant des grenades assourdiss­antes. Selon la télévision d’État, 39 personnes ont été arrêtées au cours des manifestat­ions à Mandalay et 25 à Naypyidaw.

Depuis le coup d’État, quatre personnes ont perdu la vie pendant des manifestat­ions, une autre est morte au cours d’une patrouille nocturne, tandis que l’armée a signalé de son côté qu’au moins un policier avait été tué. Plusieurs centaines de personnes ont aussi été arrêtées.

Le procès d’Aung San Suu Kyi, l’excheffe du gouverneme­nt civil arrêtée depuis le coup d’État, est prévu pour le 1er mars, mais son avocat, Khing Maung Zaw, s’est déclaré très préoccupé, n’ayant toujours pas eu de contacts avec elle.

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