Trois questions pour Marie-Ève Beaupré
En quoi les récentes acquisitions témoignent-elles de la vision du développement de la collection ?
Il est prioritaire de développer une collection publique qui illustre de façon éloquente la diversité culturelle des artistes, de faire une place spéciale à ceux qui émergent, d’être attentif aux pratiques actives à l’extérieur de la métropole, de respecter la parité des genres et d’inclure des artistes de différentes générations. Pour la grande majorité, il s’agit d’une première oeuvre acquise par le MAC pour sa collection.
Quels sont les défis posés par la pandémie ?
Nous avons dû inventer de nouvelles manières de travailler et de collaborer. Comment réaliser des acquisitions malgré le report d’expositions, la fermeture du musée et de nos espaces de travail, l’inaccessibilité de certains ateliers, les défis liés au transport, les interdictions de déplacement et de rencontre ? En complément aux visites d’ateliers virtuelles, nous avons mis en place une forme rhizomique de consultations.
Nous avons fait migrer nos outils vers le numérique, de manière à reproduire les relations de travail qui se développent habituellement en présence au musée. Nous avons travaillé virtuellement dans les salles avec les artistes afin de concevoir le parcours.
Quelle est l’idée motrice derrière l’exposition ?
Nous sommes responsables d’un présent chargé de dettes écologiques et d’iniquités sociales. Notre époque vit simultanément plusieurs crises interconnectées. Nous avons légitimement des horizons d’attente à l’égard de l’avenir ! Les oeuvres exposées témoignent de préoccupations politiques, féministes, sociales, esthétiques, matérielles, spirituelles, poétiques, linguistiques, identitaires propres à notre époque. L’objectif était d’offrir un portrait des acquisitions récentes dans une perspective perméable au changement de paradigme que nous traversons.