D’une auberge à l’autre
Les auberges de jeunesse pourront-elles accueillir des visiteurs cet été ? Pour le moment, l’incertitude la plus totale continue de régner pour celles se trouvant en zones rouges ou orange. Voici tout de même deux nouvelles adresses à surveiller, qui pourront recevoir les visiteurs en adaptant leur proposition. Auberge de l’Ouest à Deschambault-Grondines
« Tout a commencé là, quand mon avion a décollé. Non, c’est pas une histoire d’avion qui décolle… » Contrairement à Xavier dans L’auberge espagnole, film culte de Cédric Klapisch, c’est entre ciel et terre que l’histoire de l’Auberge de l’Ouest, qui ouvrira ses portes le 24 mai à DeschambaultGrondines, entre Trois-Rivières et Québec, sur le chemin du Roy, a vraiment commencé. « Nous avons ce projet en tête depuis 2017 mon chum et moi, raconte Mélodie Loranger, copropriétaire. J’ai beaucoup voyagé en Asie, en Europe et en Amérique du Sud. Au Costa Rica, nous avons logé dans un petit hôtel dont nous avons adoré la simplicité. Nous nous y sentions tellement bien ! Déjà, dans l’avion, nous nous sommes mis à imaginer notre auberge… »
Ce que le couple souhaite reproduire dans la maison centenaire dont ils sont maintenant les heureux propriétaires, c’est cette énergie propre aux auberges de jeunesse. Les possibilités de rencontres. Le choc des cultures. Le voyage dans le voyage. Le hic ? Vous vous en doutez bien…
Même si la pandémie empêche les routards d’ailleurs de se fondre à ceux d’ici cet été, Mélodie se réjouit à l’idée de voir des gens des quatre coins du Québec se rencontrer à l’auberge dès que les mesures sanitaires le permettront. « Nous souhaitons reproduire le sentiment de liberté qu’on retrouve en voyage. […] Nous voulons que les gens se lèvent le matin et puissent vivre quelque chose de spécial dans la journée. » Des exemples ? Explorer les environs à pied ou à vélo, faire une visite agrotouristique à la fromagerie des Grondines, participer à un cours de yoga, à un atelier zéro déchet, à une corvée de nettoyage des berges du Saint-Laurent… Le développement durable est au coeur du projet, tout comme la mise en valeur des commerces de proximité. « Nous allons offrir des déjeuners en supplément 100 % avec des produits portneuvois. »
Elle souhaite aussi que les voyageurs puissent rencontrer les résidents du coin. « Je viens de Saint-Alban et mon chum, de Grondines. Nous avons grandi ici et nous sommes amoureux de notre région. C’est ce que nous souhaitons partager. »
Le tandem prévoit d’accueillir seulement les bulles familiales pour son premier mois d’opération. En attendant que le site Web soit prêt pour les réservations — autour du 1er mai —, on surveille les actus sur la page Facebook et le compte Instagram de l’entreprise.
Prix d’une nuitée : à partir de 78 $ pour deux personnes pour une chambre individuelle avec salle de bain partagée. Prix pour l’auberge entière : à partir de 270 $ pour six personnes (3 chambres et 2 salles de bain). facebook.com/aubergedelouest
Auberge la Grande aux Bergeronnes
Dès cet été, il sera possible d’arrêter le temps dans cette maison centenaire des Bergeronnes, qui a déjà abrité un centre de recherche sur les petits rorquals. Située à deux pas de la forêt et à une dizaine de minutes du fleuve, l’auberge sera prête à recevoir ses premiers visiteurs dès le 1er juillet.
Les deux propriétaires, Fiona Meehan et Jane Stairs, misent elles aussi sur le développement durable et souhaitent que leur établissement devienne un lieu de rencontres des communautés qui forment le territoire. Un de leurs voeux ? Que les visiteurs explorent la Côte-Nord pour ses multiples facettes et pas seulement pour les baleines. « Les paysages y sont aussi à couper le souffle et les gens, accueillants. Une multitude d’activités y sont proposées, telles que l’exploration de l’écosystème marin, la visite de sites archéologiques, en plus d’une offre variée de spectacles et de festivals en tout genre. Il y a de quoi faire pendant plusieurs jours ! » Les réservations se font par téléphone : 418 930-3622. À noter qu’il n’y a pas de wifi à l’auberge.
À cause de la pandémie, les dortoirs seront privatisés au début de l’été. Prix d’une nuitée pour un dortoir entier : à partir de 70 $ pour une ou deux personnes. aubergelagrande.com
Les auberges de jeunesse dans le noir
Pourquoi certaines auberges de jeunesse peuvent-elles rester ouvertes en ce moment et d’autres pas ? Simplement pour une question de classification. Hugo LeblancDufour, fondateur du réseau PAK-SAK et cofondateur de L’Auberge des balcons de Baie-Saint-Paul, s’explique mal pourquoi tous les types d’établissements d’hébergement touristique sont autorisés à accueillir les visiteurs en zone rouge et orange sauf les auberges de jeunesse. « Le gouvernement base sa décision sur des permis, dénonce-t-il. Ça n’a pas de sens de faire des restrictions en fonction des permis. Les auberges qui ont un autre permis peuvent quand même ouvrir. »
Bien que les rencontres soient au coeur de l’expérience de ce type d’hébergement, plusieurs aubergistes sont prêts à adapter leur environnement afin de le rendre conforme aux règles sanitaires en vigueur.
Alors que la pénurie de main-d’oeuvre représente un défi majeur, les propriétaires redoutent que l’annonce vienne à la dernière minute, comme l’an dernier. « Ça commence à presser pour savoir quand nous pourrons ouvrir », dit Hugo LeblancDufour. Créé en juillet dernier, le réseau d’auberges de jeunesse PAK-SAK se veut une ressource pour quiconque souhaite organiser un voyage sac à dos au Québec. D’autres auberges s’apprêtent à s’ajouter aux 19 premiers membres et une nouvelle mouture du site verra le jour au début du mois de mai. pak-sak.com
« Nous souhaitons reproduire le sentiment de liberté qu’on retrouve en voyage. […] Nous voulons que les gens se lèvent le matin et puissent vivre quelque chose de spécial dans la journée. »