Aux sources du pays d’Oz
Portrait de L. Frank Baum et des États-Unis de son époque, qui ont façonné son chef-d’oeuvre
Avant d’être un film célébré par des générations de grands et de moins grands enfants, Le magicien d’Oz a été pendant quelques décennies un classique instantané de la littérature jeunesse américaine, dès sa publication en 1900. American Experience remonte aux sources d’inspiration de ce conte en racontant le destin singulier de son auteur, Lyman Frank Baum, mais aussi, par le fait même, celui des États-Unis d’après la guerre de Sécession, jusqu’au tournant du XXe siècle, un pays en plein essor, avec son lot de fulgurances et de grandes misères.
Ce portrait biographique classique, peuplé d’historiens et de professeurs de littérature, et heureusement truffé d’extraits du film culte de 1939 mettant en vedette Judy Garland et d’images magnifiques des premières éditions du conte, raconte comment ce fils de riche entrepreneur pétrolier, qui est devenu tour à tour acteur, éleveur de poulets d’apparat (!), marchand dans une « boomtown » des plaines arides du Dakota du Sud, journaliste et commis voyageur sans le sou, a pu trouver l’inspiration pour imaginer cette marquante odyssée d’une jeune orpheline du Kansas et ses malheureux acolytes au pays d’Oz.
Son séjour dans les plaines désolées, l’Exposition universelle de Chicago de 1893 et son éphémère cité blanche, et de façon plus surprenante, les idées de sa belle-mère, la militante féministe et libre penseuse Matilda Gage, dont il était très proche, ne sont pas étrangers à ce récit initiatique, résolument moderne pour son époque, et qui aura droit à des adaptations sur scène et à l’écran qui le seront (pour la plupart) tout autant.
American Experience : American Oz PBS, lundi, 21 h