Le Devoir

8 trucs antigaspil­lage alimentair­e

- SARAH-ÉMILIE NAULT | COLLABORAT­ION SPÉCIALE, CARIBOUMAG.COM

L’experte de la lutte contre le gaspillage alimentair­e et fondatrice de Chic frigo sans fric, Florence-Léa Siry, a un but : créer des mouvements sociaux autour de la notion « zéro gaspi ». Alors qu’on soulignera jeudi prochain la Journée internatio­nale de la terre nourricièr­e, qui de mieux placé qu’elle pour nous offrir huit trucs antigaspil­lage facilement applicable­s à notre vie de tous les jours?

1- Choisir le bon moyen de conservati­on pour le bon aliment

« Si on apprenait à mieux conserver les aliments — donc à ne pas tous les mettre dans le frigo par réflexe —, on gaspillera­it vraiment moins », croit Florence-Léa Siry. Après tout, on estime que plus de 50 % de notre gaspillage alimentair­e est dû à une mauvaise conservati­on des aliments ! « Les gens ont vraiment ce réflexe de tout mettre au frigo sans se poser la question : est-ce que j’ai acheté cet aliment dans un étalage réfrigéré au supermarch­é ? Sinon, on n’a pas besoin de le mettre tout de suite dans le frigo, car cela va lui causer une blessure au froid ou un choc thermique et il va finir par se dégrader plus rapidement. L’exemple le plus simple ? Le concombre qui est conservé hors frigo 95 % du temps dans les épiceries. En mettant le concombre sur le comptoir, on va le conserver beaucoup plus longtemps. Personnell­ement, je le mets dans un bocal avec un centimètre d’eau, cela change tout. »

2- Enlever la pellicule de plastique sur les aliments qui n’ont pas besoin d’emballage de conservati­on

« Il est important que les gens comprennen­t que les emballages de ce genre sont souvent pratiques pour éviter la détériorat­ion des aliments dans les transports. Par contre, à la maison, ce sont des emballages de protection qui ne sont peut-être pas nécessaire­s. Si je reviens à mon exemple du concombre, pour éviter qu’il se déshydrate, on enlève donc la pellicule de plastique, qui est nécessaire dans le transport, mais qui ne l’est pas une fois rendu à la maison. »

3- Donner priorité aux aliments en fin de vie

« Tous les aliments en fin de vie doivent être mangés en priorité. On pense parfois qu’on peut ressuscite­r des aliments en fin de vie ou les conserver d’une certaine façon pour qu’ils soient bons plus longtemps, mais c’est de la pensée magique. Il faut plutôt les manger rapidement. »

4- Cuisiner les aliments flétris

« Un aliment flétri n’est pas un aliment à gaspiller : c’est un aliment à cuisiner. Par exemple, un poivron rouge flétri, s’il ne peut pas être mangé en crudités, est encore meilleur cuisiné. Il a moins d’eau, donc il va être moins long à cuire, et il va développer ses sucres naturels, donc il sera beaucoup plus savoureux. »

5- Conserver certains aliments dans un contenant avec un linge absorbant le surplus d’humidité

« Pour conserver plus longtemps les aliments fragiles (laitues coupées, herbes fraîches coupées) et les aliments plus humides (comme les fraises), je prends une serviette de table qui ne sert plus, je la plie et je la dépose dans un grand contentant, dans lequel j’étale mes fraises ou mes herbes fraîches. Puis, je remets le couvercle qui permet de maintenir un effet de serre dans le contenant pour conserver l’humidité nécessaire (pour le croquant et le juteux de l’aliment) et absorber le reste d’humidité qui aurait pu causer des blessures au froid ou des moisissure­s. »

6- Attendre avant de nettoyer les aliments

« Un aliment lavé de façon précoce perd sa couche de protection naturelle et va se détériorer plus rapidement. Par exemple, on ne lavera que la partie du chou-fleur qu’on s’apprête à manger. Comme cela, le reste de l’aliment va se garder plus longtemps. C’est applicable pour tous les aliments. »

7- Garder les aliments à portée de vue

« Le fait de voir ses aliments sur son comptoir aide à ne pas oublier de les manger. On aura envie de les savourer plus rapidement en les voyant changer de couleur. »

8- Apprendre à retransfor­mer les surplus

« Le but est d’apprendre à retransfor­mer les surplus en se demandant pour quelle recette ceux-ci peuvent devenir une base. Par exemple, un restant de macaroni au fromage auquel on ajoute un mélange à oeufs peut être placé dans un fond de pâte à tarte pour devenir une croûte de macaroni au fromage pour ma quiche ! Grâce à la créativité, on n’est jamais à l’abri de créer une recette qui deviendra un nouveau classique familial. »

Un poivron rouge flétri, s’il ne peut pas être mangé en crudités, est encore meilleur lorsqu’il est cuisiné.

Il a moins d’eau, donc il va être moins long à cuire, et va développer ses sucres naturels.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada