Une absence de solidarité sociale
La position des groupes antivaccin est bien connue. Ces derniers ont tellement vécu un dérapage irrationnel sur cette question qu’ils n’arrivent plus à ramener le débat vers une certaine rationalité. Plus décevante cependant est l’attitude des 1830 ans qui ont boudé la vaccination contre la COVID et qui n’ont pas adhéré au consensus sociétal sur la nécessité d’une immunité collective, et ce, pour tous les groupes d’âge.
Qu’est-ce qui pourrait donc expliquer cette absence relative de solidarité sociale ? Cette génération qualifiée de Y, et souvent considérée comme des enfants rois, a bénéficié d’un comportement dilatoire de la part de ses parents, qui ont souvent voulu éviter des frustrations à leur progéniture pouvant entraîner une baisse de leur estime de soi. Cette attitude délétère s’est déplacée vers l’école, qui a accentué malgré elle cette inflation du moi auprès des élèves à l’ego surdimensionné.
Si les valeurs de la société ont souvent tourné autour d’une philosophie du « chacun pour tous », force est de constater que le « tous pour moi » s’incruste de plus en plus chez les jeunes générations. Cela se vérifie dans le monde du travail, qui doit souvent composer avec une absence de fidélité qui caractérise cette nouvelle main-d’oeuvre mobile qui va au plus offrant.
Dans ce contexte, il ne faut pas se surprendre que les autorités sanitaires aient de la difficulté à rejoindre cette jeune clientèle pour qui la vaccination n’est pas toujours une priorité. Encore là, le système doit s’adapter et procéder à du ciblage intensif pour atteindre son objectif auprès de ce groupe fragmenté et individualiste. Heureusement, l’approche récente du gouvernement Legault concernant le passeport vaccinal semble porter ses fruits chez ces jeunes qui ne veulent pas être exclus de leurs plaisirs générationnels. Marcel Perron
Neuville, le 12 juillet 2021