Le Devoir

En larmes, Britney Spears réclame à nouveau une levée de sa tutelle

Pour la première fois la chanteuse a pu choisir elle-même son avocat

- ANDREW MARSZAL À LOS ANGELES AGENCE FRANCE-PRESSE

Très émue, la reine de la pop Britney Spears a de nouveau imploré mercredi un tribunal de Los Angeles de lever la tutelle dont elle fait l’objet, qualifiant la mesure qui la prive d’une grande part de son autonomie « d’abusive ».

Mais, pour la première fois depuis l’instaurati­on — il y a 13 ans — de cette mesure qu’elle conteste de façon de plus en plus véhémente, l’interprète de Toxic et de … Baby One More Time a vu son horizon s’éclaircir. La juge chargée de l’affaire a en effet autorisé mercredi Britney Spears à choisir son propre avocat, ce qu’elle n’avait pas été en mesure de faire jusqu’ici.

Mathew Rosengart, connu pour avoir défendu d’autres vedettes d’Hollywood par le passé, comme Sean Penn ou Steven Spielberg, représente­ra désormais l’artiste. Il a dans la foulée indiqué à l’AFP qu’il prévoyait de déposer « dès que possible » une requête afin que le père de la chanteuse, Jamie Spears, n’ait plus de contrôle sur les biens de sa fille.

Britney Spears a assuré avoir dû prendre des médicament­s pour contrôler son comporteme­nt, ne pas avoir été autorisée à prendre des décisions concernant ses amitiés ou ses finances, et ne pas avoir pu se faire retirer un stérilet alors qu’elle souhaitait avoir d’autres enfants

« Tutelle abusive »

La chanteuse de 39 ans a été placée sous ce régime en 2008 après une descente aux enfers très médiatisée à l’époque. Les conditions en sont très strictes et stipulent que les décisions la concernant sont prises notamment par son père, Jamie Spears, avec lequel elle entretient de longue date des relations difficiles.

« Je veux une enquête contre mon père », a déclaré la chanteuse, qui s’exprimait à l’audience de mercredi par téléphone, mentionnan­t même une possible « ordonnance de protection » à son encontre.

En larmes, Britney Spears a supplié le tribunal de mettre fin à cette « tutelle abusive ». Un plaidoyer qui faisait écho à son témoignage explosif livré fin juin, où la chanteuse s’était dite « traumatisé­e » et « déprimée ».

Durant une vingtaine de minutes, parlant de manière ininterrom­pue avec un débit extrêmemen­t rapide, elle avait alors assuré avoir dû prendre des médicament­s pour contrôler son comporteme­nt, ne pas avoir été autorisée à prendre des décisions concernant ses amitiés ou ses finances, et ne pas avoir pu se faire retirer un stérilet alors qu’elle souhaitait avoir d’autres enfants. « Je veux juste reprendre ma vie, ça fait 13 ans et ça suffit », avaitelle dit.

#FreeBritne­y

Des confidence­s qui avaient reçu un soutien massif dans le monde de la pop, de son ex-petit ami Justin Timberlake à Christina Aguilera ou Madonna.

Et ravivé une nouvelle fois la campagne #FreeBritne­y (#LibérezBri­tney en français) orchestrée dans la rue et sur les réseaux sociaux par certains fans. Des centaines d’entre eux étaient réunis devant le tribunal de Los Angeles mercredi, mais aussi à New York, Phoenix, Londres, où ils ont organisé des rassemblem­ents de soutien.

« Il ne s’agit pas seulement de Britney. Mais aussi de toutes les autres personnes qui sont piégées » par une forme de tutelle, a affirmé auprès de l’AFP Patrick Thomas, 34 ans, à l’initiative d’une de ces manifestat­ions dans la capitale Washington.

Depuis le témoignage de la chanteuse le mois dernier, de nombreux personnage­s au coeur de ce système complexe et controvers­é ont pris leurs distances.

Samuel Ingham, l’avocat attribué à Britney Spears par un tribunal quelques mois après que la vedette au crâne rasé eut attaqué un paparazzi en 2007, a demandé à être démis de ses fonctions. La société de gestion financière qui devait assumer le contrôle conjoint de la fortune de Britney Spears avec son père, Jamie, a fait de même. Deux demandes validées mercredi par la juge responsabl­e de l’affaire. Larry Rudolph, manager de l’artiste de longue date, a lui aussi quitté le navire.

Britney Spears retrouvera-t-elle un jour le contrôle de sa vie personnell­e et profession­nelle ? La juge n’est pas encore allée aussi loin que de le dire. En attendant, c’est bien la vedette qui est responsabl­e de payer les frais juridiques des deux parties, y compris les honoraires élevés des avocats qui s’opposent à elle dans cette affaire.

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KEVIN DIETSCH/GETTY IMAGES VIA AFP Des centaines de fans de la vedette de la pop étaient réunis devant le tribunal de Los Angeles mercredi, mais aussi à New York, Phoenix ou encore Londres, où ils ont organisé des rassemblem­ents de soutien.

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